
Ce mercredi, une assemblée générale étudiante à la fac de lettres de Brest. Parmi les mesures votées : occupation des locaux pour 48 heures supplémentaires et multiplication des actions.
Par Ingrid GALLOIS & Juliette SANCHEZ.
À la faculté des lettres et des sciences humaines Victor-Segalen de Brest, l’assemblée générale (AG) d’étudiants mobilisés depuis ce mardi 4 mars 2025 a voté à l’unanimité, ce mercredi, l’occupation des lieux pour 48 heures supplémentaires. Afin de prolonger la mobilisation, les étudiants se sont aussi prononcés en faveur d’un blocage de rond-point ce jeudi, et ont prévu d’interpeller Yaël Braun-Pivet, présidente de l’Assemblée nationale, à l’occasion de sa visite à la faculté de droit ce vendredi.
Les coupes budgétaires annoncées par François Bayrou sur le financement de l’enseignement supérieur sont à l’origine de la colère des mobilisés. Et cette dernière se manifeste ostensiblement, entre banderoles « Université en colère ! Non aux coupes budgétaires » accrochées dans la cour, pyramides de chaises empilées dans les couloirs, devant les entrées, et tags tels que « Olivard on est ton pire cauchemar », en référence au président de l’UBO.
50 étudiants ont passé la nuit à la fac
Dans l’amphithéâtre, plus de 200 élèves sont présents ce mercredi. Certains transportent leurs sacs de couchage. Une cinquantaine d’entre eux ont dormi dans l’établissement. Rebelote pour les deux prochaines nuits. Un étudiant souffle à ses voisins : « On a fait un repérage des issues de secours pour pas se faire coincer ». Puis les questions fusent : « Que voulons-nous ? », « On reconduit ? ». Les débats s’enchaînent. Des membres de l’équipe enseignante y participent, parmi lesquels David Jousset, doyen de la fac de lettres, et Paul-Alain Jaffrès, doyen de la fac de sciences.
« Olivard ne sera jamais notre allié »
Le positionnement de Pascal Olivard est au cœur de la discussion. David Jousset défend un président « connu pour être revendicatif auprès du ministère et qui ne peut être considéré comme passif et opposé au mouvement ». Face à lui, les étudiants sont sans équivoque : « Tant que la fac tourne, le président est tranquille, même si ses étudiants crèvent la dalle ». Ou encore : « Olivard ne sera jamais notre allié ». Dans un mail, celui-ci s’est déclaré défavorable à l’occupation de l’université. Dans le cas où il appellerait les CRS, le mouvement serait avorté, comme ce fut le cas en 2023.
Le sujet du « 10 améliorable » est également débattu. Avec cette mesure, les étudiants souhaiteraient ne pas être pénalisés pour leur mobilisation en étant assurés d’obtenir leur année scolaire.
Étendre le mouvement
L’objectif est d’étendre le mouvement à la fac de sciences, dans laquelle se tiendra la prochaine AG, lundi 10 mars. Pour certains, l’action ne va pas assez loin. Sous les applaudissements, un étudiant scande : « Pour que ça marche, il faut foutre la merde. On va aller les chercher pour qu’ils nous entendent ». Tous revendiquent le besoin d’une action qui dépasserait les frontières brestoises. « On apporte notre pierre à l’édifice de la lutte nationale », déclare un étudiant.
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