Dimanche 2 mars 2025, une centaine d’associations ou partis appellent à manifester contre l’extrême-droite à Lorient (Morbihan). Le rassemblement régional espère réveiller les esprits dans une région qui n’est plus épargnée par le racisme.
Par Pierre BAYET et Delphine LANDAY.
« Contre l’extrême-droite, plus de justice sociale ! » Le tract de l’appel à manifester dimanche 2 mars 2025, à Lorient (Morbihan), appelle au réveil face à la montée de l’extrême-droite et sa banalisation.
« Depuis 2022, le nombre d’incidents violents se multiplie », explique deux représentants du collectif antifasciste de Lorient.
La Bretagne longtemps épargnée par la montée des idées racistes « est devenue une terre de mission pour les partis d’extrême droite. Ça libère l’action de groupuscules ». Comme le rappelle les Écologistes de Bretagne, samedi dernier, Anton Burel, élu municipal à Cintré (Ille-et-Vilaine) près de Rennes, s’est fait agresser après s’être interposé face à des hommes qui entonnaient des chants racistes et faisaient un salut nazi.
Le collectif antifasciste de Lorient pointe également la position de milliardaires comme Bolloré, Musk « qui poussent la société vers l’extrême-droite. On veut montrer que cela a aussi des conséquences localement ».
La justice sociale pour faire barrage
Si une centaine de partis, associations, collectifs qui appellent à se rassembler sont tous des militants de la cause, ils veulent aussi convaincre un public plus éloigné. « Nous sommes tous plutôt marqués à gauche, nous savons que la politique néolibérale est à l’origine de cette dérive. Il faut s’entourer des bons médias, indépendants. »
Pour les signataires de cet appel, la résistance à la montée de l’extrême-droite passe par « plus de justice sociale pour tous ».
À Lorient, les menaces sont concentrées ces derniers mois par La Digue, groupuscule dont le député Damien Girard vient de demander la dissolution pour la deuxième fois, le 18 février.
Sur leurs réseaux sociaux, créés entre fin 2024 et début 2025, les militants se présentent comme un groupe nationaliste et royaliste visant à mettre au jour les manœuvres de l’extrême-gauche à Lorient
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Sur leur chaîne Telegram, suivie par seulement dix personnes, ils rendent hommage à Jean-Marie Le Pen et Bachar el-Assad, appellent au harcèlement de militants de gauche ou s’insurgent de la présence de livres traitant du féminisme ou de l’homosexualité à l’Université.
Tags racistes et menaces avec armes
Mais dans le pays de Lorient, les militants sont surtout connus localement pour des tags racistes ou des faits de violence. Car la menace de l’extrême-droite ne remonte pas à la création de ce groupuscule : la plupart de ses membres étaient déjà adhérents de Reconquête, de la Cocarde lycéenne ou du syndicat étudiant l’Uni, Union nationale interuniversitaire.
En mars 2023, avait été partagée sur les réseaux sociaux une vidéo de coups de feu visant un tract de l’Union Pirate, syndicat étudiant marqué à gauche.
Le 10 octobre 2024, un groupe de quatre militants d’extrême-droite, identifiés comme étant au moins en partie membres de La Digue, avait intimidé des participants à une réunion publique des Soulèvements de la Terre. Pourtant, malgré la visibilité, les militants de La Digue ne seraient pas nombreux, pas plus de six selon nos informations.
Dimanche 2 mars, à partir de 14 h 30, rendez-vous sur le parvis du lycée Dupuy-de-Lôme, à Lorient.
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