
L’union étudiante, l’union syndicale lycéenne, ATTAC, la jeune garde, Greenpeace, Nous Toutes, Les amis de la Terre, le planning familial… Organisations de jeunesse, partis et associations appellent à une mobilisation nationale ce samedi 21 septembre pour lutter contre le déni de démocratie d’Emmanuel Macron.
Par Margot BONNERY.
À l’initiative des associations et des organisations de jeunesse, une manifestation nationale s’organise le 21 septembre pour lutter contre le coup de force d’Emmanuel Macron. Une date qui résonne puisqu’en 1792, la Convention nationale décrète un 21 septembre l’abolition de la royauté et la naissance de la République Française : un seul homme ne peut avoir les pleins pouvoirs.
Suite à la réussite de la dernière manifestation nationale avec plus 300 000 personnes dans les rues, les associations (Union étudiante, union syndicale lycéenne, Attac, La jeune garde, Greenpeace, Nous Toutes, Les amis de la Terre, Le planning familial…) ont décidé de remettre le couvert.
Les revendications sont claires, comme elles l’ont rappelé le 19 septembre lors d’une conférence de presse à Paris : abroger la réforme des retraites, redistribuer les richesses, augmenter le Smic, obtenir un revenu d’autonomie à hauteur du seuil de pauvreté pour les étudiants, en plus de reconstruire les services publics – à commencer par l’école et l’université.
Mobilisation de la jeunesse
Les organisateurs mesurent gravement qu’Emmanuel Macron joue à un jeu dangereux en servant « de passe-plat à l’extrême droite qu’il impose comme la seule alternative à ses politiques de maltraitance et de casse sociale », comme le dénonce Eléonore Schmitt, syndicaliste et porte-parole de l’Union étudiante.
Pas besoin d’attendre la déclaration générale du nouveau premier ministre pour comprendre ses positions : Michel Barnier est « anti-migrants, avec sa lubie du ministère de l’immigration, mais aussi réactionnaire contre les droits des femmes, contre le droit des personnes LGBT +, contre les fondements de notre système de sécurité sociale, mais aussi contre l’enseignement supérieur. Il souhaite augmenter les frais d’inscriptions pour les étudiants et faire partir les étrangers de nos lieux d’études », poursuit-elle. Le danger est trop important pour se résigner. Et de pas rappeler que c’est le Nouveau Front populaire (NFP) qui doit gouverner, puisqu’il est arrivé en tête des législatives de juillet.

Il y a de plus urgence : une crise sociale est en cours. Jour après jour, des étudiants vont à l’université sans même pouvoir manger à leur faim. Des lycéens font leur rentrée scolaire sans fourniture, dans conditions matérielles minimales. « Il est important qu’une politique cohérente soit mise en œuvre », appuie Manès Nadel. Au-delà des questions liées à la scolarité, le président de l’Union syndicale lycéenne (USL) affirme que se mobiliser rapidement est impératif : « Nous pouvons obtenir l’abrogation de la réforme des retraites, un budget de bifurcation écologique et la dignité des travailleurs. »
Les associations féministes n’ont pas tardé elles non plus à rejoindre la mobilisation. Pour Anne Leclerc, du Collectif national pour les droits des femmes (CNDF), « nommer Michel Barnier, c’est à droite toute. Lorsque le gouvernement sera nommé, les politiques iront contre le droit des femmes ».
En 1982, l’actuel premier ministre avait même voté contre le droit à l’IVG. Si les féministes se réjouissent de son entrée dans la constitution, « les politiques d’austérité peuvent remettre en cause ce droit. » Pour la porte-parole, les femmes doivent continuer de lutter face à la menace du prochain gouvernement, dont la composition risque de tomber les prochaines heures.
Aux côtés des associations et organisations de jeunesse, la France insoumise (FI) et Les Écologistes ont tenu à soutenir le mouvement. « La question de dignité est en jeu : celle de tout un peuple face à une élection volée et niée par le président de la République », insiste Mathilde Panot, présidente du groupe FI à l’Assemblée nationale, qui estime que les Français ne peuvent « accepter la monarchie présidentielle absolue ».
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