Le secrétaire général de Force Ouvrière, Frédéric Souillot a adressé un courrier à François Bayrou le 25 juillet pour l’informer que son syndicat appelait à « la mobilisation et à la grève » contre les mesures budgétaires présentées mi-juillet, avec un préavis du 1er septembre au 30 novembre. Si les organisations syndicales ont unanimement dénoncé le projet austéritaire du Premier ministre, FO est la première, et la seule à ce jour, à avoir déposé un préavis.
Par Théo BOURRIEAU.
Les griefs sont nombreux. Dans un courrier envoyé à François Bayrou, le syndicat Force ouvrière, à travers son secrétaire général, Frédéric Souillot, a déposé un préavis de grève courant du 1er septembre jusqu’au 30 novembre. L’organisation syndicale se dresse contre le budget austéritaire présenté par le Premier ministre le 15 juillet dernier.
Il s’agit de mesures « brutales, injustes et inefficaces », fustige le secrétaire général dans sa lettre, en particulier « la suppression de deux jours fériés, la remise en cause de la cinquième semaine de congés payés, la remise en cause du droit du travail, une énième réforme de l’assurance chômage, le gel des prestations sociales, la poursuite du gel des rémunérations dans la fonction publique, des coupes dans les services publics et la reprise des suppressions de poste, la désindexation des pensions de retraite, le doublement des franchises médicales… »
La rentrée sociale se prépare
Si l’ensemble des organisations syndicales avaient ouvertement dénoncé le projet austéritaire de François Bayrou, le syndicat affilié au parti politique Lutte Ouvrière est la première, et à ce jour la seule, à avoir déposé un préavis de grève pour la rentrée de l’automne 2025.
« Il était important de déposer des préavis suffisamment dans les délais pour pouvoir mettre en place cette mobilisation », explique à RMC Patrick Privat, trésorier de Force Ouvrière. « Nous verrons également avec les autres organisations syndicales » pour préparer cette rentrée sociale, explique-t-il.
Ce dépôt de préavis ne semble donc pas traduire une volonté du syndicat de faire cavalier seul, mais de poser les « jalons » pour anticiper et organiser au mieux les mouvements sociaux de septembre.
Une intersyndicale doit se réunir le 1er septembre, qui doit étudier les suites à donner aux annonces du Premier ministre et la stratégie de lutte à adopter. « Toutes les organisations syndicales sont unanimes sur le refus des politiques d’austérité qui font payer les travailleuses et les travailleurs, les précaires, les demandeurs d’emploi ou encore les retraités », rappelle Frédéric Souillot dans son courrier.
Les organisations syndicales (CFDT, CGT, FO, CFE-CGC, CFTC, Unsa, FSU, Solidaires) ont lancé collectivement une pétition pour dire « non au budget Bayrou », qui récoltait plus de 283 000 signatures mercredi 30 juillet et une plateforme de « décodage » des mesures annoncées.
Face à cette nouvelle salve austéritaire, les signataires avancent d’autres pistes : remise en cause et conditionnement des 211 milliards d’euros d’aides publiques versées aux entreprises chaque année, taxation des dividendes et des hauts revenus…
Cette pétition s’inscrit dans un contexte de tensions de plus en plus vives entre les syndicats et le gouvernement, qui multiplie ces jours-ci les propositions visant à faire entrer de l’argent dans les caisses.
Dernière en date, le durcissement des arrêts maladie (les salariés ne seraient plus indemnisés par la Sécurité sociale qu’à partir du 7e jour d’arrêt), qui a toutes les chances d’ulcérer l’ensemble des syndicats.
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