Près de 13 000 personnes contre la réforme des retraites à Quimper : pour eux, c’était une première (OF.fr-19/03/23)

Anouk et Floriane ont 28 ans, c’est la première fois qu’elles manifestent contre un projet de loi.

Contre le projet de réforme des retraites, 13 000 à 16 000 personnes ont manifesté dans les rues de Quimper (Finistère), ce jeudi matin 19 janvier 2023. Pour certains, c’était leur première manifestation, ou presque. Voici ce qui les a motivés.

Florence et Patrick, 58 ans chacun, sont collègues. La retraite, ça aurait dû être pour bientôt. D’ailleurs, ils s’y voyaient déjà. C’est pour ça qu’ils ont battu le pavé, ce jeudi matin 19 janvier 2023, à Quimper (Finistère), malgré la pluie et le froid, pour manifester contre le projet de réforme des retraites. Entre 13 000 et 16 000 personnes ont participé au cortège parti de la place de la Résistance. Pour Florence et Patrick, non syndiqués, c’était une première.

Être auprès des parents et petits-enfants

Patrick veut profiter de la retraite pour s’occuper de ses petits-enfants. Florence voudrait être auprès de ses parents : « Ils ont 83 ans, je pensais m’occuper d’eux sereinement. Mais si la réforme passe, ils auront 86 ans quand je serai en retraite. Ils ne pourront peut-être pas rester chez eux jusque-là, je devrais les placer en foyer. »

« Deux ans supplémentaires dans la vue »

Si la réforme des retraites passe, Florence et Patrick devront travailler plus longtemps et ça leur met un sacré coup au moral. « J’ai commencé à travailler à 18 ans, je devais partir à 60 ans et je me prends deux ans supplémentaires dans la vue, détaille Patrick. Le gouvernement dit qu’on peut arrêter à 55 ans si on est reconnu handicapé à 50 %, ce qui est mon cas. Mais c’est faux, car il faut aussi avoir cotisé vingt ans. »

Les manifestants se son regroupés sur la place de la Résistance, avant de partir en cortège sur les quais.

Patrick a un emploi de secrétariat. Ce n’est pas le métier le plus pénible, il le reconnaît. « Mais je me lève chaque jour à 5 h 30 et j’ai une heure de route. Continuer comme ça pendant quatre ans, ce n’est pas concevable. » C’était leur première manifestation, mais peut-être pas la dernière. Contre ce projet de réforme, ils sont prêts à ressortir dans la rue : « C’est pas en une manif’ que ça va bouger ! »

« Pas encore à un enterrement »

Le cortège des manifestants a d’abord longé le quai Dupleix vers la gare, il est revenu vers La Poste, est passé devant la cathédrale, puis dans la rue Kéréon. Entre les premiers et les derniers, le cortège s’étirait sur une heure. Çà et là, on pouvait entendre des chants, un peu de fanfare, quelques cris. Mais aussi du silence, parfois pesant, peut-être frigorifié. « On n’est pas encore à un enterrement », a même crié un syndicaliste à magnétophone.

Anouk est comptable et son amie Floriane est enseignante. Elles ont 28 ans. Ce jeudi, ce n’était pas leur toute première manifestation : elles ont déjà marché pour le climat et contre les violences familiales. Mais c’était leur première fois contre un projet de loi. « Nous sommes là pour notre avenir et pour nos parents. »

« Mes parents ont rempli leur contrat »

« Mes parents ont rempli leur contrat, estime Floriane. Ils ont travaillé toute leur vie, sans jamais se mettre en arrêt, ils ont payé des études à leurs enfants. Si la loi passe, ils devront encore bosser. J’ai envie qu’ils puissent profiter de leur retraite. »

Julie DURAND

source: https://www.ouest-france.fr/economie/retraites/pres-de-13-000-personnes-contre-la-reforme-des-retraites-a-quimper-pour-eux-c-etait-une-premiere-67e1fb48-97f0-11ed-ab80-3e6a8899576a

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