125 grévistes se sont réunis, à 11 h 01, lundi 12 février 2024, sur le parvis de l’Hôtel de ville de Concarneau (Finistère) pour demander le versement de la totalité de la prime Pouvoir d’achat. Une délégation a été reçue par le maire, Marc Bigot, qui a indiqué devoir réaliser des simulations avant de donner une réponse positive. Les syndicats annoncent la reconduite de la grève « et pourquoi pas chaque lundi ? »
Par François SCHOCKWEILLER.
« Négociations ! Négociations ! » scandent les agents municipaux à l’attention du maire de la Ville de Concarneau (Finistère), Marc Bigot. Ce lundi 12 février 2024, ils sont 125 grévistes à avoir répondu présents à l’appel au rassemblement des syndicats Sud collectivités territoriales et CGT Territoriaux. Rassemblés sur le parvis de l’Hôtel de ville, ils demandent le versement de la totalité de la prime Pouvoir d’achat, et non 50 % comme annoncé par le maire. Les deux syndicats mobilisés précisent que la prime a été accordée à l’ensemble des agents de la fonction publique, hormis pour les agents territoriaux, pour qui les mairies sont décisionnaires.
Lire aussi : À Concarneau, les agents municipaux en grève auront 50 % de la prime
Besoin de reconnaissance
Cette manifestation intervient dans un contexte social et économique tendu, selon les syndicats. « Nous ne sommes vus que par le prisme des logiques comptables. C’est insupportable », a dénoncé Christophe Daviaud du syndicat Sud, ce lundi matin. « On nous rappelle trop souvent que nous coûtons trop cher à la collectivité, alors même que Concarneau fait partie des villes où les dépenses liées aux personnels est l’un des budgets les plus faibles », comparés aux autres collectivités.
Pour de nombreux agents engagés lors de la tempête Ciaran, « les remerciements pour notre engagement, lors des vœux, ne suffisent pas. Nous sommes présents à chaque fois qu’il faut faire des astreintes. Alors on est volontaire, mais pendant une semaine, on peut-être appelés jour et nuit », indique Yannick, agent de la voirie.
Même son de cloche du côté de Jean-Pierre, maçon : « Quand il faut bosser en dehors des horaires, on est là, même de nuit. Pour la tempête, personne n’a rouspété. » Plusieurs agents rappellent leur présence lors des épisodes de grandes marées, comme celui du samedi 10 et 11 février.
Pour eux, le versement total de la prime serait ainsi un véritable soutien et une marque de reconnaissance de la part de la municipalité. Car pour les syndicats, la revalorisation du point d’indice ne vaut pas pour engagement des élus locaux, puisqu’elle a été décidée par l’État.
« Ce n’est pas un non »
Après les slogans des manifestants appelant à des négociations, une délégation a été reçue, vers 11 h 30, en mairie. Les agents ont alors investi le hall en attendant la sortie de leurs représentants et du maire. Une heure plus tard, Marc Bigot a annoncé : « Les échanges ont été cordiaux. Pour la prime, ce n’est pas un non, mais je ne peux pas non plus vous confirmer le versement à 100 %, ce serait vous mentir. Il nous faut déjà faire des simulations pour la Ville et pour le CCAS. » Celle-ci devrait permettre de donner une base factuelle concernant la possibilité ou non de financer cette mesure.
Les manifestants ont ensuite voté à l’unanimité la reconduite du mouvement de grève, dont les modalités restent à déterminer. « Nous nous mobiliserons jusqu’à l’obtention d’une réponse positive », précise Christophe Daviaud. « Il n’y a pas encore de jour fixé. La difficulté, en fait, c’est de ne pas engager nos collègues sur des mouvements de grève durs et longs, parce qu’on n’a plus les moyens de se le permettre aujourd’hui. Mais vous pouvez compter sur notre imagination pour trouver des solutions de mobilisation. »
L’idée d’une grève chaque lundi matin est évoquée, sur le même modèle que celle de ce lundi 12 février : un débrayage à 11 h 01, pendant 59 minutes.
URL de cet article: https://lherminerouge.fr/prime-pouvoir-dachat-vers-une-greve-des-agents-territoriaux-chaque-lundi-a-concarneau-of-fr-12-02-24/