Propriété municipale en vente à Quimper : le collectif un toit pour tous mobilisé pour l’hébergement d’urgence (LT.fr-3/03/25)

Le collectif rassemblé devant l’une des maisons mises en vente par la Ville, impasse de l’Odet à Quimper. (Le Télégramme/Olivier Scaglia)

Le collectif Urgence un toit pour tous s’insurge contre la vente par la Ville de ce qu’elle voit comme trois potentiels logements d’urgence pour des familles à Quimper. « C’est à l’État de gérer ces situations d’urgence », répond l’adjoint aux solidarités.

Par Olivier SCAGLIA.

« La Ville n’offre pas de solutions pour l’hébergement d’urgence de familles », continuent de déplorer d’une même voix les membres du collectif quimpérois Urgence un toit pour tous. Ils sont tout particulièrement mobilisés après que la Ville a mis en vente aux enchères trois bâtisses insalubres : « Environ 218 m2 impasse de l’Odet, environ100 m2 rue de la Providence et environ 300 m2 rue de Kerfeunteun ». Le collectif qui a rencontré les élus à travers un groupe de travail dit avoir reçu une fin de non-recevoir quant à l’éventuelle ouverture d’un hébergement d’urgence. « Le CCAS loge déjà beaucoup de familles », répond Mathieu Stervinou, adjoint en charge des solidarités. « Pour l’hébergement d’urgence, c’est l’état qui gère, notamment à travers le 115 ».

« Paradoxe »

« Nous ne comprenons pas ce qui est pour nous un lourd paradoxe. D’autres villes de gauche, en France, ont mis en place des dispositifs de mise à l’abri d’urgence », pointe Jean-Pierre Bigorgne, une des voix du collectif et membre de l’association Droit d’asile, appuyé par Raymond Biger militant associatif et syndicaliste : « Sortir des enfants de la rue est plus qu’une priorité. Or, dans les situations de famille de migrants – comme l’une des situations quimpéroises – les services de la préfecture considèrent que l’âge n’est pas un facteur déterminant pour un hébergement », tempête-t-il.

Quand on construit des infrastructures à plusieurs millions d’euros, on peut faire le choix de rénover une maison pour 100 000 €.

« Je rappelle que l’hôtel social de Quimper dispose de 28 places ne permettant pas d’accueillir des familles », souligne Gérard Mas, militant associatif et membre du NPA-Quimper. « On nous dit que des logements y seront réalisés. Mais on ne sait pas par quels acteurs du marché ».

Le collectif lance une campagne d’affichage sur les bâtisses municipales promises à la vente.
Le collectif lance une campagne d’affichage sur les bâtisses municipales promises à la vente. (Le Télégramme/Olivier Scaglia)

« Quand on construit des infrastructures à plusieurs millions d’euros, on peut faire le choix de rénover une maison pour 100 000 € », tempête à son tour Martine Petit, militante associative et engagée politiquement chez Les Écologistes. « Nous sommes donc bien face çà un choix politique ».

« Gestion des fins de droits »

Outre la responsabilité préfectorale dans les choix de prise en charge par le 115, l’adjoint quimpérois aux solidarités ajoute : « En début de mandat, nous avons mis toutes les associations autour d’une table à propos de l’hébergement d’urgence. Nous voulions, ensemble, trouver des solutions. Mais à la fin, quand il a fallu définir qui gérerait la sortie du logement lorsque les occupants seraient en fin de droits, personne ne s’est engagé à le faire », explique-t-il. « On dessine, de fait, une situation de logement à vie. Ce qui est évidemment problématique. »

Mathieu Stervinou d’ajouter : « Aujourd’hui, les dossiers portés par les associations quimpéroises parlent de situations liées à des trajectoires de migration », observe-t-il. « Je rappelle que la loi immigration – qui ne me va pas – a été votée par les députés. Notamment par Annaïg Le Meur. »

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Source: https://www.letelegramme.fr/finistere/quimper-29000/propriete-municipale-en-vente-a-quimper-le-collectif-un-toit-pour-tous-mobilise-pour-lhebergement-durgence-6771139.php

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