Que vont devenir les 77 familles exilées et leurs 150 enfants mis à l’abri à Rennes ? ( OF.fr – 18/04/23)

Le Collectif élèves protégés a mené une action « école pré-occupée » devant l’école Léon-Grimault à Rennes, vendredi 14 avril 2023.
Le Collectif élèves protégés a mené une action « école pré-occupée » devant l’école Léon-Grimault à Rennes, vendredi 14 avril 2023. | DR

La fin de la trêve hivernale inquiète Le Collectif élèves protégés, à Rennes, mobilisé pour éviter que des enfants dorment dans la rue. 290 personnes sont prises en charge par le 115 depuis décembre 2022, sans solution pérenne à l’horizon.


Que va-t-il advenir des familles d’exilés mises à l’abri en décembre dernier alors que la trêve hivernale est terminée
 et que les dispositifs sont toujours saturés ? C’est pour alerter sur cette question que le Collectif élèves protégés a mené une action, vendredi 14 avril 2023. Porté par des parents, le groupe est mobilisé depuis octobre 2022 pour empêcher que des enfants scolarisés à Rennes se retrouvent à dormir dehors.

Une soixantaine de parents et de militants ont monté des tentes devant le collège Échange tandis que l’école Léon-Grimault a été occupée pour permettre à une famille de passer la nuit à l’intérieur. Des banderoles accrochées aux grilles affichaient le mot d’ordre du collectif : « Plus d’enfants dans la rue. » Le collectif a été reçu, mardi 18 avril 2023, par la Préfecture, pour « alerter mais aussi rappeler qu’on est prêts à se mobiliser, qu’on ne les lâchera pas », précise Silvère Mazière, membre du collectif.

Le Collectif élèves protégés est mobilisé pour éviter que des enfants dorment dans la rue à Rennes. | DR

Au terme de plusieurs mois de mobilisation, plusieurs dizaines de familles avaient été mises à l’abri en décembre, sur directive du ministère du Logement. Le SIAO35 (Service intégré d’accueil et d’orientation), via le 115, a assuré l’hébergement de ces personnes dans des hôtels. Une solution assurée jusqu’à la fin du mois de mars et de la trêve hivernale.

Le Collectif élèves protégés a mené une action, vendredi 14 avril 2023, pour alerter sur la possible remise à la rue de familles à Rennes. | DR

Un mois supplémentaire avec le 115

Deux semaines supplémentaires avaient été accordées fin mars, après le cri d’alarme des associations. La Préfecture a cependant annoncé au Collectif élèves protégés que des remises à la rue étaient à attendre dans les semaines qui viennent. Le SIAO a donc décidé de puiser dans les reliquats de son budget pour garder les 77 familles à l’abri. « Nous refusons de remettre ces familles à la rue, nos finances nous permettent d’assurer encore un mois d’hébergement », explique Sophie Randuineau, directrice de la structure.

290 personnes sont concernées par ce geste, dont 170 enfants. Parmi ces derniers, 47 ont moins de trois ans et trois sont nés en 2023. « Le coût de la prolongation d’hébergement jusqu’au 15 mai oscille entre 180 et 210 000 € », détaille Sophie Randuineau. Une décision « raisonnable et raisonnée » face aux instructions contradictoires de l’État.

Si aucune consigne de remise à la rue n’a été donnée, la mise à l’abri sans condition des familles n’est plus en vigueur. Or, les arrivées se poursuivent à Rennes et les dispositifs d’accueil sont saturés. « Nous continuons de chercher des chambres d’hôtels car le 115 reste la seule solution. »

Auteur : Ambre LEFÈVRE.

Source : Que vont devenir les 77 familles exilées et leurs 150 enfants mis à l’abri à Rennes ? (ouest-france.fr)

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *