L’évêque de Quimper a publiquement reconnu des faits impliquant ce prêtre, qui pourrait avoir sexuellement abusé de dizaines de victimes dans le Finistère, selon l’une d’elles.
Par Hervé CHAMBONNIERE.
Qui est l’abbé B., publiquement dénoncé par l’évêque de Quimper ? « Ni fleurs, ni couronnes, mais des prières (…) Nous vous annonçons le retour à la maison du Père de monsieur l‘Abbé B. survenu à l‘âge de 92 ans. » De l’abbé B. il ne reste sur Internet qu’un très sobre avis de décès. Et dans les archives du diocèse de Quimper, un paragraphe minimaliste retraçant son parcours, et une photo où apparaît un homme d’âge mûr, au crâne dégarni, à la bouille ronde et avenante. « Quand j’ai vu cette photo, en 2022, je l’ai tout de suite reconnu. Quand j’ai lu l’hommage qui lui était alors rendu, et qui ne figure manifestement plus en ligne, cela m’a révulsé. » Jean-Luc Perrot a été l’une des victimes de cet abbé, à Châteaulin. « C’était un curé qui aimait séduire, qui flattait, qui vous prenait sous son emprise pour ensuite abuser de vous. Un vrai prédateur. »
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Dans cinq paroisses finistériennes entre 1951 et 2010
Selon nos informations, au moins quatre autres victimes se seraient manifestées auprès de l’Église, ces trois dernières années. À la demande de deux d’entre elles, dont Jean-Luc Perrot, les faits impliquant l’abbé B. ont été évoqués par l’évêque de Quimper, et le nom du prêtre cité, lors de deux messes, à Châteaulin, la semaine dernière, et à Plouguerneau, l’an dernier. Le prêtre a également sévi dans cette commune du Nord-Finistère, nous confirme l’évêché, alors qu’il était en poste de 1968 à 1973. Des « actes ignobles » sont évoqués. Jean-Luc Perrot reste « persuadé que le prêtre a commis des dizaines de viols et agressions sexuelles » au cours de son parcours.
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Ordonné prêtre en 1949, à l’âge de 24 ans, l’abbé B. a ensuite officié en tant que surveillant au Kreisker (Saint-Pol-de-Léon, jusqu’en 1951), puis vicaire au Passage-Lanriec (Concarneau, jusqu’en 1956), à Plonéour-Lanvern (jusqu’en 1966), à Châteaulin (jusqu’en 1968), puis à Plouguerneau. Son parcours s’interrompt de manière inexpliquée, avec « un retrait », en 1973, à Cléder, puis à la maison Saint-Joseph, à Saint-Pol. Cette parenthèse va durer trois ans. Il est ensuite nommé aumônier à l’hôpital de Quimperlé, de 1976 à 1988 (et recteur de la paroisse de Tréméven) et enfin aumônier de la communauté de l’Abbaye Blanche et de la maison Saint-Joseph, de Quimperlé, jusqu’en 2010. Retraité en 2010, à Quimperlé, puis à Keraudren, l’abbé B. décède en 2017.
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