
La mairie de Quimper (Finistère) a acté la mise aux enchères de trois maisons, insalubres, afin de « porter la politique de logement » de la Ville. Un collectif pour le logement regrette, et estime qu’elles auraient pu devenir des hébergements d’urgence.
Par Quentin SAISON.
La Ville de Quimper (Finistère) a acté la mise aux enchères de trois maisons, propriétés de la municipalité, qui seront cédées à condition que les acquéreurs en fassent des logements. Une manière, tout en rapportant de l’argent à la commune, de « porter la politique de logement de la Ville, en permettant de remettre des logements vacants en état », indique David Lesvenan, adjoint au maire chargé de l’urbanisme et de la voirie.
Ça n’est pas au goût du collectif Urgence : un toit pour tous, qui regroupe des associations et des militants de la gauche quimpéroise. « Des familles se retrouvent à la rue, on a des logements vides, et la mairie préfère vendre plutôt que d’en ouvrir une ou deux, estime Gérard Mas, également militant au Nouveau parti anticapitaliste. Venant d’une ville qui se veut progressiste, qui est labellisée « Amie des enfants » par l’Unicef, ça ne va pas. »
La mairie elle, indique que les logements sont insalubres, et préfère laisser la charge des travaux aux futurs acquéreurs. « C’est un choix politique, estime Martine Petit, du collectif. Quand on construit des infrastructures à plusieurs millions d’euros, on peut faire le choix de rénover une maison pour 100 000 €. »
« Des choix politiques »
Depuis plusieurs mois, le collectif s’est mobilisé pour le relogement d’une famille de ressortissants albanais, dont la demande d’asile a été déboutée. Les deux parents et leurs trois enfants, scolarisés à Quimper, sont toujours susceptibles de se retrouver à la rue, et tiennent jusqu’ici grâce à la solidarité mise en place par l’association Droit d’Asile. La Ville de Quimper a également pris part à l’élan de solidarité, et a attribué une subvention exceptionnelle de 1 500 € à l’association. « Mais il y a d’autres familles dans des situations similaires », relève Jean Pierre Bigogne, de la même association.
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Matthieu Stervinou, adjoint à la solidarité et au handicap, fait lui valoir le travail « volontariste » mené par la collectivité, déjà partie prenante dans la mise à disposition d’appartements d’urgence en lien avec la préfecture et le centre communal d’action sociale. Et dans les dossiers sur lesquels se mobilise prioritairement le collectif, l’élu l’assure : « Ce sont des personnes qui n’ont plus de droits sur le territoire, et que l’État ne met pas à l’abri. L’hébergement d’urgence ne peut pas être vu comme une solution pérenne, il faut qu’il y ait quelque chose après, et ça dépend de l’État. »
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