Rassemblement national : le siège du RN perquisitionné dans une enquête sur le financement de ses campagnes (h.fr-9/07/25)

Jordan Bardella et Marine Le Pen lors d’une une « convention nationale » avec l’UDR d’Éric Ciotti, à Paris, le 28 juin 2025.
© Alexis Jumeau/ABACAPRESS.COM

Une perquisition conduite par la brigade financière est en cours au siège du Rassemblement National depuis 8 h 50 ce mercredi 9 juillet, a annoncé sur X Jordan Bardella. Celle-ci a été ordonnée dans le cadre d’une information judiciaire ouverte sur des soupçons de financement illicite des dernières campagnes du RN, selon les informations du Monde confirmées par le parquet. Le président du parti d’extrême droite a aussitôt repris le refrain déjà entonné lors du procès des emplois fictifs au parlement européen, dénonçant « une nouvelle opération de harcèlement ».

La rédaction de l’humanité.

Alors que le parquet européen a officialisé, mardi 8 juillet, le lancement d’une enquête sur le Rassemblement national soupçonné d’être au centre d’une nouvelle affaire de détournements d’argent public au sein du parlement européen, qui concerne au moins 4,33 millions d’euros, le siège du parti d’extrême droite est perquisitionné depuis 8 h 50 ce mercredi 9 juillet. C’est Jordan Bardella qui a annoncé la nouvelle sur X précisant que l’opération est « menée par une vingtaine de policiers de la Brigade financière, armés et en gilets pare-balles, accompagnés de deux juges d’instruction ».

Même rengaine qu’à l’issue du procès des emplois fictifs

« Tous les mails, documents et éléments de comptabilité du premier parti d’opposition sont saisis, sans que nous sachions à ce stade quels sont précisément les griefs qui en sont le fondement », affirme-t-il également se plaignant « que l’intégralité des dossiers qui concernent les dernières campagnes régionales, présidentielles, législatives et européennes – soit toute l’activité électorale du parti – sont aujourd’hui entre les mains de la justice ».

Les motifs de l’intervention ne sont pourtant pas mystérieux. Elle a été ordonnée dans le cadre d’une information judiciaire ouverte en juillet 2024 sur des soupçons de financement illicite des dernières campagnes du RN, selon le Monde. Une information confirmée par le parquet qui a précisé que d’autres perquisitions avaient été menées simultanément dans des sociétés et au domicile de leurs dirigeants.

Ces investigations doivent « permettre de déterminer si ces campagnes ont été notamment financées grâce à des prêts illégaux de particuliers bénéficiant au parti ou à des candidats du Rassemblement National, ainsi que par des surfacturations de prestations ou des facturations de prestations fictives ayant été intégrées par la suite dans les demandes de remboursement forfaitaire par l’État des dépenses de campagne », a-t-il précisé.

Si le président du RN a pris les devants pour communiquer sur la perquisition, cela ne doit rien au hasard. Il s’agit pour la formation de maîtriser le récit de l’affaire et d’imposer le refrain déjà entonné lors du procès des emplois fictifs au parlement européen à l’issue duquel les cadres se sont relayés pour dénoncer « la tyrannie des juges ». « Cette opération, spectaculaire et inédite, s’inscrit clairement dans une nouvelle opération de harcèlement. C’est une atteinte grave au pluralisme et à l’alternance démocratique », écrit ainsi Jordan Bardella.

Des perquisitions décidées par des juges d’instruction

Le Rassemblement National a également réagi sur les réseaux sociaux, faisant un lien entre sa position de « premier parti de France » auto-revendiqué et cette perquisition : « Ces méthodes indignes d’une démocratie ne font que renforcer notre détermination à défendre les Français. » Ces messages laissent sous-entendre que ces perquisitions seraient « téléguidées » pour affaiblir le RN à deux ans de la prochaine présidentielle. Elles ont pourtant été décidées dans le cadre d’une information judiciaire, c’est-à-dire par des juges d’instruction indépendants et non directement par le parquet, dont les procureurs sont nommés par décret du président de la République.

En 2018, Jean-Luc Mélenchon, le chef de file des Insoumis, s’était insurgé que les perquisitions qui avaient visé le siège du Parti de gauche, celui de LFI et son propre domicile se soient déroulées dans le cadre d’une enquête préliminaire directement pilotée par le parquet de Paris. Il s’était finalement dessaisi pour confier le dossier à des juges d’instruction. « Enfin nous revenons à la normale judiciaire. Un juge d’instruction est désigné. Nous sortons des griffes de l’arbitraire dans lequel sont abandonnées 97 % des procédures qui passent directement de l’enquête préliminaire au tribunal », avait salué le candidat de gauche à la présidentielle de 2022.

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Source: https://www.humanite.fr/politique/jordan-bardella/rassemblement-national-perquisition-de-la-brigade-financiere-en-cours-au-siege-du-rn-selon-jordan-bardella

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