Recrutement des enseignants : « Ce qu’il faut faire est à l’opposé des annonces du gouvernement » (IO.fr-12/04/24)

Jérôme Legavre, député LFI, décrypte les déclarations de la ministre Belloubet concernant la formation et le recrutement des enseignants dans un article publié sur son compte X.

Un moment où les enseignants et les parents d’élèves se mobilisent massivement pour obtenir des moyens pour l’école et pour faire reculer le gouvernement sur ses contre-réformes, le président Macron et la ministre Belloubet ont annoncé une série de mesures relatives à l’Éducation.

« Tout ce qui ne fonctionne pas est confirmé. La casse continue. J’explique pourquoi. Passer les concours à bac + 3 (ce qui a été le cas pendant des décennies pour le concours d’instituteur et de PE et pour le CAPES) a priori, est en soi une idée de bon sens.

Mais titulariser les candidats à bac + 5 après une formation dite “professionnalisante” revient à maintenir, tout en l’habillant autrement, le carcan de la masterisation (recrutement à bac + 5) et des réformes Blanquer, qui ont une responsabilité majeure dans le fait que des milliers de jeunes qui se préparaient autrefois au métier d’enseignant s’en détournent aujourd’hui.

En repoussant la titularisation à bac + 5, soit 2 ans après le passage du concours, est créé un “sas” à fabriquer en masse des futurs précaires et contractuels à vie. C’est déjà ce que l’on observe.

Combien d’étudiants littéralement écœurés et lessivés par les deux années de master professionnalisant qu’on leur impose aujourd’hui préfèrent renoncer à passer les concours et deviennent in fine contractuels “ad vitam aeternam” ?

Les formations professionnalisantes qui sont annoncées existent déjà. Le moins que l’on puisse dire est que leur bilan interroge et laisse franchement perplexe. Et que dire de la provocation qui consiste à annoncer que les étudiants de première année de master toucheront 900 euros ?

Quel étudiant peut voir comme une perspective attrayante l’idée de toucher 900 euros par mois, quatre ans après le bac ?

En réalité ce qu’il faut faire est exactement à l’opposé de ce qui est annoncé. Il faut véritablement restaurer un modèle qui a été une réussite remarquable : celui des écoles normales et des instituts de préparation aux enseignements du second degré (IPES). Des écoles normales dispensant une formation centrée sur le savoir donc sur les disciplines et l’enseignement disciplinaire.

Des écoles normales recrutant après le bac et formant des étudiants fonctionnaires stagiaires, rémunérés en tant que tels et pas au rabais pour servir de main-d’œuvre d’appoint. C’est le sens des mesures du programme de l’avenir en commun.

Il faut une rupture radicale avec la politique de tous les fossoyeurs de l’école au pouvoir depuis des décennies (qu’ils soient de gauche, de droite ou qu’ils prennent la forme actuelle, et de loin la pire, de leurs successeurs macronistes). »

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Source: https://infos-ouvrieres.fr/2024/04/12/recrutement-des-enseignants-ce-quil-faut-faire-est-a-loppose-des-annonces-du-gouvernement/

URL de cet article: https://lherminerouge.fr/recrutement-des-enseignants-ce-quil-faut-faire-est-a-loppose-des-annonces-du-gouvernement-io-fr-12-04-24/

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