
Banderole « Bienvenue à la ZAD » (« Zone anti-Darmanin ») et fumigène rouge : ce mardi matin, une trentaine de manifestants ont bloqué les voies de la gare de Morlaix. Ils y sont restés environ deux heures. Le Télégramme/Gwendal Hameury
Une douzième manifestation contre la réforme des retraites se déroulera ce jeudi 13 avril, à Morlaix. En froid avec la police, les syndicats n’abdiquent pas et multiplient les actions.
L’intersyndicale du Pays de Morlaix se joindra à la douzième journée d’action nationale contre la réforme des retraites, ce jeudi 13 avril 2023, à la veille d’une décision très attendue du Conseil constitutionnel sur le sujet. Une manifestation est prévue à 11 h au départ de la place Puyo, à Morlaix, sur un parcours raccourci. « Nous ferons le tour de la mairie et reviendrons au rond-point Charles-de Gaulle pour un pique-nique festif et revendicatif. Il y aura une restauration au profit des caisses de grève du territoire », indiquent les syndicats. Qui annoncent une action surprise. « Quelque chose que l’on n’a pas encore fait », sourient-ils, mystérieux. Comme à l’habitude, l’ensemble des partis politiques de gauche appelle la population à rejoindre en nombre le cortège.
La gare bloquée ce mardi matin
D’ici jeudi, l’intersyndicale ne restera pas les bras croisés. « Quoi que décide le Conseil constitutionnel vendredi, Macron a fracturé la société en faisant passer en force une réforme impopulaire. C’est une crise politique et démocratique. Le gouvernement est intransigeant et ne veut rien entendre. Nous le sommes aussi et on ne lâchera rien », martèlent Fabrice Cadou (FSU) et Sébastien Menès (Solidaires).
Chez les militants, l’état d’esprit est le même. Ce mardi 11 avril, ils étaient une trentaine à bloquer la circulation des trains en gare de Morlaix, entre 6 h 15 et 8 h. Ils en ont profité pour distribuer des tracts aux voyageurs qui attendaient sur les quais.
En fin d’après-midi, un nouveau tractage a eu lieu au rond-point du Leclerc. Et ce mercredi 12 avril, des barrages filtrants sont prévus à partir de 7 h, aux ronds-points de la Sermeta, à Morlaix, et du Décathlon, à Saint-Martin-des-Champs.
Des verbalisations qui agacent
Jusqu’à présent, les actions organisées par l’intersyndicale se sont toujours déroulées dans le calme. « Malgré la gêne occasionnée, on a toujours autant de soutien. Ça met du baume au cœur », confie cette représentante de la CFDT. Son secrétaire général, Laurent Berger, a d’ailleurs cité Morlaix en exemple pour sa bonne gestion des manifestations.
Reste que depuis quelques semaines, les relations avec les forces de l’ordre se sont rafraîchies. En cause : la verbalisation de trois syndicalistes, le 15 mars, pour utilisation excessive de l’avertisseur sonore, au retour d’une opération escargot. Le commissariat de Morlaix aurait proposé d’annuler deux amendes. Mais pas celle d’un représentant syndical qui, depuis, en a reçu trois autres (stationnements gênants ou dangereux), « dont il est difficile de ne pas penser qu’elles participent d’une volonté de stigmatisation. » Bilan, selon l’intéressé : 340 € à régler et six points en moins sur le permis de conduire.
La police réfute tout harcèlement
Dénonçant une forme de « harcèlement dont l’objectif est de criminaliser le mouvement syndical pour mieux le diviser », l’intersyndicale apporte un soutien « sans réserve au camarade ciblé ».
De son côté, le commissariat de Morlaix, par la voix de son commandant en second, Frédéric Le Borgne, réfute tout harcèlement. Et rappelle que les organisateurs d’une manifestation doivent, comme tout le monde, respecter les règles de sécurité routière.
Auteur : Gwendal Hameury