
Alors que de nouvelles journées de mobilisation contre la réforme des retraites s’annoncent, quelles aides les syndicats peuvent-ils apporter aux salariés en grève déjà durement touchés par l’inflation. Exemples à travers trois organisations.
Au sein de Force Ouvrière, il existe une caisse de solidarité nationale financée par un petit prélèvement sur le timbre de cotisation de chaque adhérent. 30 € d’aide par jour de grève sont prévus dans le cadre de ce mouvement contre la réforme des retraites. « Ici, au niveau départemental, on a une petite caisse, abondée notamment par des retraités », indique Éric Le Courtois, secrétaire général de FO Côtes-d’Armor. Le montant reversé est décidé en comité. « Mais là-dessus, je ne veux pas donner d’illusions aux grévistes. On ne pourra pas aller bien loin », insiste le responsable.
Celui-ci se dit, d’ailleurs, peu favorable à l’activation de cette caisse, « tant qu’il n’y a pas de grève reconductible à laquelle j’appelle. Si des usines ferment quatre-cinq jours, là, oui, je la ferai marcher pour les personnes en difficulté ».
Une cagnotte en ligne pour la CGT
La CGT est un peu sur la même ligne. Une caisse de solidarité avec les grévistes a été ouverte au niveau national, notamment une cagnotte en ligne, et « chaque union locale a toute la liberté pour le faire également », indique Matthieu Nicol, le secrétaire général de la CGT départementale. Il cite ainsi l’exemple de l’union locale de Guingamp, « qui le fait très régulièrement, mais pas seulement en cas de grève ». À Saint-Brieuc, à ce jour, ce n’est pas le cas.
Pour le responsable syndical, « la caisse de grève, ce n’est pas une pratique très répandue à la CGT ». Il ajoute : « Nous, on considère que la perte de salaire, c’est le signe du sacrifice que le salarié est prêt à faire pour défendre ses acquis ».
À la CFDT, 7,60 € de l’heure dès le deuxième jour
La CFDT s’est constitué une caisse de grève nationale, financée sur un pourcentage des cotisations, pour compenser les pertes de salaire. « Au deuxième jour de grève pour le même motif, une indemnité de 7,60 € par heure est versée aux adhérents de plus de six mois », explique Anaïck Thoraval, secrétaire adjointe de l’union départementale CFDT.
Chaque salarié concerné doit en faire la demande auprès de son représentant local.
C’est le seul syndicat à avoir un tel dispositif, via sa Caisse nationale d’action syndicale. « Il n’y a donc pas de caisses locales ».
Auteur : Gwenaëlle Le Ny