
Ce vendredi 10 mars, au petit matin, des opposants à la réforme des retraites se sont rassemblés dans le bourg de Guémené-Penfao (Loire-Atlantique). Au rond-point de la place Simon, ils ont affiché leurs revendications, et créé un barrage filtrant en pleine heure de pointe.
Vendredi matin 10 mars, dès 7 h 30, au rond-point de la place Simon à Guémené-Penfao (Loire-Atlantique), une trentaine d’opposants à la réforme des retraites a pris place, à l’initiative des enseignants du collège Bellevue, le tout sous l’égide de l’intersyndicale départementale.
L’endroit est stratégique, situé sur l’axe Châteaubriant-Redon, à l’heure de l’embauche et du flux. Carton plein pour ces manifestants engagés – regroupant enseignants, mais aussi représentants de la société civile – qui filtrent la circulation et distribuent des tracts relayant l’appel à une nouvelle mobilisation interprofessionnelle ce samedi 11 mars dans plusieurs villes, dont Redon et Châteaubriant.
« La retraite, c’est pour quand ? »
Les panneaux affichés autour du rond-point distillent des messages explicites en direction du gouvernement : « Tu nous mets 64 ans, on te met mai 1968 ! Non à la réforme ! » ; ou encore : « Travailler mieux, travailler moins ? Travailler toutes et tous. »
Des parents solidaires du mouvement témoignent : « Si on bosse jusqu’à 67 ans, quelle place pour nos enfants ? Et eux, la retraite c’est pour quand ? » Patrick Bourget, représentant du syndicat Force ouvrière des lycées et collèges de Loire-Atlantique, rappelle le message de l’intersyndicale : « Nous appelons les salariés à s’organiser dans leur ensemble, pour mettre en œuvre toutes les actions possibles pour se mobiliser contre cette réforme profondément injuste, méprisante, en manifestant, en faisant grève. » Il s’agit, pour l’intersyndicale, de maintenir la pression sur le gouvernement et le chef de l’État.
« Je suis déjà usé »
Dans le flux des véhicules, la majorité des conducteurs valide cette mobilisation. C’est le cas de Jean-Charles et Théau. Ils sont ouvriers dans le bâtiment du côté du pays de Redon. Le premier à 50 ans, le second 21 ans. Né en 1973, Jean-Charles adhère au mouvement, même s’il ne peut se permettre de faire grève et perdre une journée de salaire : « Je travaille sans discontinuer depuis mes 18 ans, et je suis déjà usé. Cette réforme va simplement me tuer, je ne suis pas sûr d’aller jusqu’au bout. C’est ça qu’ils veulent ? Nous tuer à la tâche ? Je serai présent à Redon samedi. »
Théau acquiesce, il ne pense pas à lui, mais à : « Ma mère qui est femme de ménage, elle a pleuré à l’annonce de cette réforme, Elle a 51 ans. Je suis d’accord quand elle affirme que cette réforme est une mesure antisociale et méprisante décidée par des technocrates parisiens. Je serai aussi à Redon, pour moi, pour mes parents. » À Redon, le rassemblement a lieu à 14 h samedi, au stade Joseph-Ricordel. À Châteaubriant, le rassemblement est fixé à 10 h, devant l’hôtel de Ville.
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