Après la promulgation de la réforme des retraites dans la nuit de vendredi à samedi par le président de la République, de nombreux incidents ont eu lieu à Rennes, autour de la place de la République. | MATHIEU PATTIER / OUEST FRANCE
Une nouvelle manifestation non déclarée s’est tenue samedi 15 avril 2023, à Rennes, autour de la place de la République. Des violences entre manifestants radicaux et forces de l’ordre ont émaillé l’après-midi.
« Ce que je ressens ? De la consternation et de la colère. » Cet assureur, rue de la Chalotais, dans le centre-ville de Rennes, découvre l’état de son agence ce samedi 15 avril 2023 en fin d’après-midi. Elle vient d’être vandalisée par des casseurs lors d’une manifestation sauvage, « non autorisée » par la préfecture, qui a rassemblé jusqu’à 1 500 personnes en début d’après-midi. Motif : la promulgation de la réforme des retraites par Emmanuel Macron quelques heures plus tôt.
Les bureaux et la vitrine ont été détruits. La volumineuse imprimante a été éjectée dans la rue. Non loin de là, sur les quais, parking Vilaine, une Mercedes est en feu. Une autre voiture est partiellement brûlée et plusieurs autres ont eu leurs vitres brisées. À quelques dizaines de mètres de là, rue Lanjuinais, le gérant de l’hôtel Mercure est sous le choc. « Après avoir brisé les portes d’entrées, ils sont entrés dans la réception et ont tout détruit. » L’espace restauration a également été saccagé. « Mes clients qui se trouvaient là, à ce moment, sont aussi choqués. »
Un peu loin, sur le parcours erratique des manifestants, d’autres vitrines ont été saccagées. Malheureusement, on commence à être habitué par ces violences et dégradations »,
commente un commerçant, lui aussi dépité.
Une gendarme blessée et huit interpellations
Pourtant, la manifestation était encadrée par un important dispositif policier, au lendemain d’une série de débordements dans le centre de la ville où les portes d’un commissariat et d’un ancien couvent reconverti en centre de congrès, le Couvent des Jacobins, avaient été incendiées. Une vingtaine de commerces avaient déjà été vandalisés.
Ce samedi, tout avait commencé dans le calme en début d’après-midi, place de la République. Petit à petit, le cortège a grossi pour atteindre le millier de personnes, à l’appel de différents collectifs. Après un premier tour sur les quais, vers la place de Bretagne, la situation s’est tendue assez rapidement entre manifestants et forces de l’ordre.
Prises pour cible par des tirs de projectiles de la part de manifestants radicaux vêtus de noir, les forces de l’ordre ont répliqué par de nombreux tirs de gaz lacrymogène et par l’intervention de canons à eau. « Ça devient de plus en plus violent », constate un officier de police.
Deux manifestants ont été pris en charge par les pompiers. Leur état de santé n’est pas inquiétant, selon la préfecture. Une gendarme mobile, blessée, a été évacuée par les pompiers. Huit manifestants ont également été interpellés.
En fin d’après-midi, une centaine de manifestants s’est réunie place Sainte-Anne. Les policiers de la CRS8 encadraient la place.
Auteur : Linda BENOTMANE, Denis BLIN et Samuel NOHRA.