
Poursuite du débat sur « terrorisme », « crimes de guerre », et « mouvement de résistance » où règnent doubles standards, intimidations, et démagogie.
L’utilisation de tel ou tel mot concernant le Hamas est évidemment une question politique, devant faire l’objet d’un débat politique. Mais maintenant l’État français en la personne de ses ministres de l’intérieur et de la justice veut le criminaliser et en faire une question judiciaire. Dire comme l’a fait Danielle Obono que « le Hamas se définit comme un mouvement de résistance à Israël », ce qui est une OPINION, serait donc une « apologie du terrorisme » prévue à l’article 421-2-5 du Code pénal ? Juridiquement et judiciairement cela ne tient pas debout mais malheureusement en France désormais on peut craindre le pire. Par exemple quand on entend le sénateur Karoutchi réclamer sous les acclamations de ses collègues « la punition sévère de ceux qui ne soutiennent pas Israël ».
Surtout que ce petit jeu pourrait se transformer en délétère partie de ping-pong judiciaire avec des plaintes pour apologie de « crimes de guerre », délit incriminé par l’article 24, alinéa 5, de la loi du 29 juillet 1881. Plaintes dirigées contre ceux qui approuvent et soutiennent sans nuance et parfois avec enthousiasme les actions d’Israël à Gaza contre les populations civiles, actions d’ores et déjà qualifiées de « crimes de guerre » par toutes les institutions internationales (ONU, et O.N.G. représentatives).
En France, le naufrage du débat démocratique et des libertés publiques se poursuit.
Source : https://twitter.com/R_DeCastelnau/status/1714296864156045656
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