Les files s’allongeaient à l’entrée des stations-service cet après-midi, mardi 21 mars 2023. Plusieurs d’entre elles étaient déjà à sec, parfois depuis la veille.
Les carburants se font rares. L’information a dû se répandre comme une traînée de poudre, cet après-midi, mardi 21 mars 2023. Les files d’attente se sont parfois allongées, devant les stations-service. Certaines sont déjà à sec, comme la station Total de l’avenue Gambetta. « Nous n’avions plus de sans plomb 95 dès lundi soir ni de gazole depuis 11 h ce matin. On devait être livrés, mais le dépôt de Vern-sur-Seiche est bloqué. Peut-être cet après-midi ? », espère Sandrine, témoin « d’un afflux de clientèle, depuis dimanche ».
À sec aussi, la station Total de la Balue. Pas celle qui fait face à l’hôpital en revanche, qui propose tout l’éventail de carburants. Dans la file d’attente, des conducteurs « n’ont pas d’autre choix » que de faire le plein. Beaucoup de rendez-vous professionnels. Certains sont échaudés : « J’ai vu pas mal de stations fermées du côté de Nantes et Rennes », témoigne cet automobiliste.
D’autres jouent la prudence, comme ce couple de retraités : « En temps normal, on aurait tenu encore une semaine, mais là, on craint la pénurie alors on anticipe. On a besoin de la voiture pour aller chercher nos petits-enfants, sinon on fait tout à vélo. »
Et s’il restait encore des carburants dans les deux stations Total de la quatre-voies Saint-Malo – Rennes, il n’y avait plus de gazole en sortie de Saint-Malo, quasiment plus dans l’autre sens. Les automobilistes qui auront tenté la sortie Saint-Jouan pour la station Cora n’auront pas eu plus de chance, en pénurie de gazole elle aussi.
« Plutôt compréhensifs »
Outre-Rance, il ne reste plus que du superéthanol à la station Total de Dinard. De quoi contenter « cinq clients en deux heures », sourit l’employé. « Nous aurions dû être livrés lundi, mais cela n’a pas était fait. Nous n’avons pas plus d’info. » Les clients, eux, « sont plutôt compréhensifs. Mais il ne faudrait pas que cela dure. Les gens s’énervent facilement, au bout de quatre ou cinq jours ». Laurence est excédée, elle ne trouve pas de gazole : « Ni au Super U de Pleurtuit, ni à l’Intermarché de La Richardais. Je suis en colère. C’est toujours la même chose, on est pris en otage. »
Ils sont encore nombreux à faire la queue à la station Intermarché de Cap Émeraude, où seul le gazole manque. Comme cette infirmière, son véhicule roule « sur la réserve ». Mais elle garde espoir : « Je suis passée hier, à 20 h, il n’y avait plus de super sans plomb, mais apparemment il leur en reste là. »
Réseaux sociaux et bouche-à-oreille… Dès qu’une station fait le plein, c’est la ruée. Celle du Lerclerc de Paramé ne devait pas chômer. La citerne Sotrapid, de Caen, n’est pas passée inaperçue, à 14 h. Elle est venue livrer « 40 000 litres de sans plomb. Hier, deux citernes sont déjà venues livrer ici, et une quatrième devrait passer cet après-midi », explique Matthieu, livreur, qui a « eu du mal à entrer le camion dans la station, tellement il y avait de monde ». Prudent pour la suite, « la raffinerie du Havre ne pousse plus de produits dans les dépôts de stockage depuis ce week-end ».
L’incertitude taraude aussi la station Carrefour de La Madeleine : « On devrait être obligés de fermer dès ce mardi soir », informe la direction. Alors qu’à l’Intermarché de la Découverte, « c’est déjà fait ».
Auteur : Brigitte SAVERAT-GUILLARD.
Source : REPORTAGE. À Saint-Malo, le gazole se fait rare, des stations à sec (ouest-france.fr)