
Après trois semaines de fermeture, les étudiants et usagers du restaurant universitaire du Technopôle, à Plouzané, continuent de se mobiliser. Une soixantaine de personnes étaient encore rassemblées devant l’établissement, ce mardi.
Par Romain HAILLARD.
« On a faim, et si ça continue, va y avoir du chahut ! », scande une soixantaine d’étudiants rassemblés devant les portes fermées du restaurant universitaire de Plouzané, ce mardi 4 février 2025. Ses portes sont closes depuis maintenant trois semaines, sur décision du Crous, à Rennes – contre l’avis des étudiants mais aussi de ses employés. Selon le gestionnaire, il y ferait trop froid pour servir dans de bonnes conditions. Ciré rouge et lunettes noires, Yassira Kane, élue étudiante à l’Enib, répète les slogans dans un mégaphone, qui passera de main en main.
À lire sur le sujetFermeture du Resto U du Technopôle, à Plouzané : les étudiants se disent « abandonnés » [Vidéo]
« Ce n’est pas très diversifié »
Un vent un brin mordant balaie l’esplanade devant le resto U. Dans le Moovy Market, solution de secours déployée par le Crous, il ne fait pas franchement meilleur. Quelques étudiants s’introduisent dans la caravane en alu pour y acheter une collation au tarif du repas étudiant, 3,30 € au tarif plein, 1 € pour les boursiers. « Ce n’est pas très diversifié, commente Thomas, 23 ans, étudiant en bio marine à l’IUEM, pas convaincu par son sandwich. Il y en a trois différents et aucun n’est végétarien ».
Le Moovy Market propose aussi des salades ou des bocaux, mais ces alternatives restent « misérables » selon un communiqué distribué par des étudiants mobilisés. Une centaine d’entre eux auront opté pour les collations de la caravane ce jour-là. Toujours selon le même communiqué, le service se congestionne facilement, avec une longue attente à l’extérieur en heure de pointe. En effet, difficile de mettre plus de dix personnes dans ce petit espace étroit, juste assez large pour ouvrir les rayons réfrigérés.
Le week-end dernier, j’étais aux portes ouvertes de l’Enib. Une dizaine de parents d’élèves m’ont demandé si nous allions trouver une solution pour le restaurant universitaire, j’étais gêné
Rénovation : des montants qui « cherchent à faire peur »
« Le week-end dernier, j’étais aux portes ouvertes de l’Enib, partage au mégaphone Pascal Redou, directeur des études de l’école d’ingénieur. Une dizaine de parents d’élèves m’ont demandé si nous allions trouver une solution pour le restaurant universitaire, j’étais gêné ». Parmi les scenarii possibles, les personnes mobilisées préféreraient une rénovation du bâtiment. Mais combien coûteraient ces travaux ? Des sommes circulent, sans jamais être confirmées : 8, 10 ou 15 millions d’euros… Le flou demeure.
À lire sur le sujet Fermeture du Resto U à Plouzané : les parlementaires montent au créneau
« Ces montants cherchent à faire peur », commente Valentin Lagadec, étudiant et usager du resto U, qui pense que le Crous fait tout pour abandonner cet équipement. Un avis partagé par une source syndicale, qui assure que la directrice du Clous, Sophie Bon, a suggéré à plusieurs reprises aux agents du restaurant d’exercer leur droit de retrait, pour ne pas avoir à porter la responsabilité de cette décision polémique. Une assertion fermement réfutée par la principale intéressée, qui déclare que ce droit « leur appartient ». Les employés n’ont jamais exercé ce droit mais ont demandé des chauffages d’appoint pour poursuivre le travail.
Une réunion ce mercredi pour chiffrer les potentiels travaux
Des questions pourraient trouver leurs réponses ce mercredi 5 février. Le directeur du Crous et ses équipes techniques vont présenter le diagnostic technique global (DTG) du bâtiment, et logiquement, les sommes à engager pour le rénover.
°°°
URL de cet article: https://lherminerouge.fr/resto-u-de-plouzane-les-etudiants-du-technopole-pas-fans-des-sandwichs-lt-fr-4-02-25/