Par Bryan Heuzé-Touré
En cette rentrée 2025, les étudiants ont découvert avec stupeur qu’ils n’avaient toujours pas reçu leurs notifications de bourses. Retour sur ce fiasco et sur les différentes solutions proposées pour enfin stopper la précarité étudiante. Pour rappel, un étudiant sur trois saute des repas et 20 % d’entre eux vont à l’aide alimentaire.
Tous subissent de plein fouet l’austérité macroniste. Le plan Bayrou et ses 44 milliards d’euros d’économies, auquel Sébastien Lecornu n’a pas renoncé, menace toujours. Sans aucun doute, le nouveau Premier ministre, s’il arrive à former un Gouvernement, ne déviera pas des politiques macronistes. N’est-il pas « un des plus proches du chef de l’État » justement ? Tout ceci constitue un facteur explicatif de la présence massive des jeunes dans les rues, le 10 et le 18 septembre, pour dégager Emmanuel Macron. Notre brève.
Retards de bourses, un fiasco national
355€, c’est ce qu’un.e étudiant.e devra payer pour sa rentrée 2025 à l’université alors qu’il ou elle ne devait rien payer. Pour cause, un nouveau logiciel (OLAFE) devait faire son arrivée en grande pompe. Cependant, son entrée en fonction est tachée par un scandale : des milliers d’étudiants se sont retrouvés sans notifications de bourses. Le logiciel n’était pas prêt à être sorti. En effet, aucune période de test n’a eu lieu et, dû à son développement à la hâte, celui-ci est rempli de bugs.
Ce problème aurait pu être évité. C’est là que le scandale est d’autant plus grand : tous ceux qui travaillent dessus savaient que ça allait être un fiasco, comme l’explique Martin (nom modifié), personnel d’université :
« On sait que cette situation va arriver depuis le printemps, donc les directions de facultés et le CROUS le savent aussi. Rien n’a été fait pour empêcher le carnage, et c’est une manière de sélectionner brutalement les étudiants, en mettant de côté ceux qui ne peuvent pas s’inscrire. En pleine rentrée, qui est toujours une période chargée, on se retrouve inondé de messages, de mails et de visites d’étudiants en détresse, à qui on n’a pas d’autre choix que de dire d’attendre. Encore une fois, les mécanismes de sélection par sabotage attaquent les étudiants et les conditions de travail des personnels ».
Pour aller plus loin : Explosion de la précarité étudiante depuis 2017, LFI bataille pour faire voter le repas à un euro pour tous
Quelles conséquences pour les étudiants ?
En plus des 355 euros, décrits plus tôt, les étudiants n’ont aucune connaissance du montant de leurs bourses pour cette année et se retrouvent démunis face à la situation. Certains doivent trouver un travail à la hâte pour pouvoir payer le loyer de leur logement étudiant, impactant durablement leurs conditions d’études.
Tout cela est pour les étudiants les plus privilégiés, car ils ont pu avancer le montant d’inscription à l’université, ce qui n’est pas le cas de tout le monde. En effet, certains ne peuvent pas avancer les 105 euros de la CVEC (Contribution à la Vie Étudiante et de Campus) et les frais d’inscription pouvant aller jusqu’à 250 euros.
Les montants n’étant pas réunis, ces étudiants ne peuvent donc pas avoir accès à leur formation, aucune information sur leurs cours, aucune information de si leur place va être prise à la dernière minute, rien. Tout ça conduit à ce que, selon l’Union étudiante, 57 928 lycéens se retrouvent sans formation universitaire pour l’année à venir.
Tout cela s’ajoute à l’augmentation des loyers CROUS et des charges, à quoi va encore s’ajouter le plan de budget 2026 de Bayrou qui prévoit de couper encore plus dans les aides publiques ce qui va, inexorablement, finir par précariser davantage les cerveaux de demain.
Quelles solutions ?
Maintenant que l’on sait tout ça, que fait-on ? Un revenu étudiant est nécessaire. 79 % des étudiants sont favorables à un revenu étudiant à la hauteur du SMIC. La France insoumise soutient un revenu étudiant juste au-dessus du seuil de pauvreté (1288€).
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Source: https://linsoumission.fr/2025/09/24/retards-de-bourses-etudiants/
URL de cet article: https://lherminerouge.fr/retards-de-bourses-quand-letat-oblige-les-etudiants-dans-le-besoin-a-payer-li-fr-24-09-25/