Ronan Calvez, enseignant-chercheur au sein du Centre de recherche bretonne et celtique (CRBC) à l’Université de Bretagne occidentale (UBO), à Brest, fondé en 1969, étudie et transmet, avec passion, la langue bretonne à l’université.
À l’Université de Bretagne Occidentale (UBO), à Brest, le Centre de recherche bretonne et celtique (CRBC), fondé en 1969, est doté d’une maison d’édition et d’une bibliothèque, comptant pas moins de 73 000 ouvrages. C’est un « véritable bastion des études bretonnes et celtiques en France, réunissant historiens, sociolinguistiques et spécialistes de la littérature bretonne », précise Ronan Calvez.
La sociolinguistique occupe une place centrale dans les recherches menées au CRBC. « Une langue n’existe pas sans ses locuteurs », explique Ronan Calvez. Le séminaire « Bretagne linguistique », organisé bi-annuellement, offre un espace privilégié pour réfléchir à la place de la langue bretonne dans la société, tout en favorisant les échanges entre les chercheurs.
Bien que 20 000 personnes parlent breton quotidiennement, Ronan Calvez alerte sur le vieillissement des locuteurs : « La majorité est âgée de plus de 70 ans. » Paradoxalement, il explique que « la langue n’a jamais bénéficié d’une image aussi positive qu’aujourd’hui ». En effet, « elle représente pour certains l’identité bretonne et pour d’autres, une source de chaleur et de connivence ».
L’UBO forme au breton, de la licence au doctorat
Dans ce contexte, l’UBO offre une formation en breton, de la licence au doctorat, « notre département dédié enseigne la langue bretonne sous tous ses aspects : linguistiques, sociolinguistique, ethnologique, etc. », explique Ronan Calvez. C’est environ dix à quinze étudiants qui s’inscrivent chaque année en licence, mais « plusieurs centaines suivent des cours de breton en option dans d’autres départements ».
Le soutien institutionnel de l’UBO est essentiel pour la valorisation du breton. « Il est possible d’apprendre le breton à la faculté de lettres et en option dans d’autres départements. Le CRBC bénéficie du soutien des institutions publiques pour enrichir ses collections. » De ce fait, la « bibliothèque de l’institution est ouverte à tous, et l’inscription est gratuite », précise Ronan Calvez.
Face aux défis actuels, Ronan Calvez insiste sur l’importance de transmettre la langue bretonne aux jeunes générations. « L’UBO contribue à relever ce défi en formant des étudiants capables de transmettre la langue. Nous devons former des honnêtes gens bretonnants, capables de réfléchir sur la langue et de la pratiquer », conclut-il. Former des locuteurs compétents et conscients de l’importance de leur patrimoine linguistique et culturel est crucial pour l’avenir du breton !
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