
Les employés de la Penn Ar Bed alertent sur leurs conditions de travail à la gare maritime de Brest (Finistère), vétuste et délabrée. Le Conseil régional de Bretagne prévoit de grands travaux, mais pas avant 2028. Une échéance trop lointaine pour le personnel marin et sédentaire…
Chez le personnel de la compagnie Penn Ar Bed, l’annonce d’une nouvelle gare maritime à Brest a sonné comme une demi bonne nouvelle. De grands travaux pour construire une gare digne de ce nom paraissent indispensables, mais l’échéance de 2028 « au plus tôt », avancée par le conseil régional de Bretagne, semble trop lointaine : Je ne me vois pas travailler dans ces conditions encore cinq ans
, souffle Anne Perrot, employée sédentaire de la Penn Ar Bed.
Vétusté
Celle qui y travaille depuis 22 ans décrit les moisissures aux murs, la rouille, les infiltrations d’eau par les fenêtres, le vent qui passe l’hiver, le manque de place…
. Romain Jacob, employé de la compagnie depuis sept ans comme marin mécanicien, ajoute à ce constat le bâtiment lézardé à l’extérieur, et les quais abîmés
.
Tous deux assurent avoir tiré la sonnette d’alarme à plusieurs reprises, mais sans résultat. Ou seulement des petits rafistolages
, regrette Anne Perrot.
Sous-investissements ?
Leur message a en revanche bien été entendu par l’association de soutien aux marins Mor Glaz : Si le Département et la Région ont laissé le premier éperon à l’abandon en sous-investissant pendant des années, ce n’est pas aux salariés d’en payer le prix
, lâche Jean-Paul Hellequin, son président. Il se dit intransigeant
sur le sujet, qu’il souhaite porter à l’ordre du jour du prochain conseil portuaire, le 27 juin.
« Il faut faire quelque chose d’ici là »
Interrogée fin avril 2023 à propos de l’aménagement du premier éperon, la Région Bretagne assurait faire d’une nouvelle gare maritime sa priorité absolue
. Mais avant toute chose, le Département, qui occupe les lieux via une autorisation d’occupation temporaire, doit faire faire place nette.
Puis il faudra mener des travaux de réfection des quais à partir de 2028, il y en a au moins pour un an
selon Romain Jacob, et alors seulement commenceront les travaux de la gare maritime. Intenable selon Anne Perrot : Il faut faire quelque chose d’ici là. Nous, on souhaite travailler dans un cadre de vie correcte.
Auteur : Julia TOUSSAINT.
URL de cet article : « Rouille, moisissures, infiltrations… » : à Brest, les employés de la gare maritime affligés. ( OF.fr – 13/05/23) – L’Hermine Rouge (lherminerouge.fr)