
Il s’indigne du durcissement des sanctions contre les bénéficiaires du RSA : le député Pierre-Yves Cadalen (LFI) dénonce la violence d’une réforme, expérimentée depuis 2024 dans le département du Finistère.
Par Paul BOHEC.
« La violence sociale, ça suffit ! » Dans sa permanence parlementaire brestoise, le député Pierre-Yves Cadalen et une partie de son équipe s’offusquent de « l’ambiance qui stigmatise les bénéficiaires du RSA (revenu de solidarité active), un peu partout en France ». Depuis l’été 2024, le Finistère fait partie des départements pilotes de l’expérimentation de la réforme du RSA.
Rapport du Secours catholique à l’appui, Pierre-Yves Cadalen pointe l’augmentation du pourcentage de non-recours de 10,8 % (statistiques du Secours catholique) dans les départements qui ont mis en place cette expérimentation. « Derrière les chiffres, il y a des vies en jeu, reprend le député. On vient fragiliser des personnes déjà vulnérables et dégrader leurs conditions d’existence. Lutter contre la pauvreté, ce n’est pas lutter contre les pauvres. » Le député finistérien aimerait que le gouvernement « tire les leçons de l’échec de l’expérimentation dans les départements pilotes » et n’applique pas le décret la généralisant.
Ancienne bénéficiaire du RSA, Patricia témoigne : « Je me suis retrouvée en déplacement familial pendant deux semaines et n’ai pas pu envoyer dans les temps la montagne de documents réclamée ». Le versement de son RSA a été suspendu pendant deux mois. Sans qu’il n’ait été remboursé après coup quand elle a apporté la preuve de sa bonne foi.
« Une politique d’efficacité »
De son côté, le président du conseil départemental, Maël De Calan, qui a récemment défendu l’évaluation du plan en séance plénière, assure que « le Finistère est beaucoup plus souple que ne le prévoit la loi ». « Il n’y a ni stigmatisation ni victimisation mais une politique d’efficacité du service public. La lutte contre la fraude n’est qu’un des six leviers de notre plan d’action, précise-t-il. Nous avons ainsi créé des postes pour que les allocataires soient reçus dans les quatre semaines après leur inscription et mis en place un système de primes ». Dans son bilan, le Département met en avant la baisse du nombre de bénéficiaires depuis juin 2021 : de 18 193, il est passé à 14 729, en décembre 2024.
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