
Les médecins libéraux sont en colère dans tout le pays. Ceux de Saint-Avé (Morbihan) le sont aussi. Ainsi, les cinq médecins du cabinet 2, rue Joseph-Le Brix, étaient en grève, lors du mouvement national, le 14 février dernier. Le docteur Didier Soupène explique les raisons du mécontentement.
Didier Soupène, l’un des médecins du cabinet médical, 2, rue Joseph-Le Brix, explique les raisons du mécontentement.
Pourquoi l’ensemble des médecins de votre cabinet médical à Saint-Avé (Morbihan) ont fait grève, le 14 février 2023 ?
C’est historique que les cinq médecins de notre cabinet se mettent en grève. Il existe un véritable ras-le-bol face au lynchage systématique des médecins libéraux par la Caisse nationale d’assurance maladie (Cnam) et le ministre de la Santé François Braun, provoquant la fuite des médecins préretraités et des jeunes médecins.
Une réunion de concertation entre la Caisse nationale d’assurance maladie (Cnam) et vos représentants, le 23 février 2023. Quelles sont vos premières réactions ?
Le Cnam n’a pas pour rôle de s’occuper des revendications des médecins, mais de veiller au bon niveau de la qualité des soins dispensés. La proposition de convention est refusée et perçue comme particulièrement méprisante. Demander à une profession qui travaille entre 45 et 55 heures par semaine d’en faire toujours plus pour obtenir une revalorisation inférieure à l’inflation, c’est de la provocation.
Pour exemple, actuellement, j’ai à mon effectif 1 500 patients dont je suis le médecin traitant. Si je devais appliquer la convention proposée, je devrais passer à 1 900 patients, travailler 35 samedis de plus par an, et faire plus de gardes de nuit. C’est insupportable pour les médecins et c’est une véritable dégradation de la qualité de soins pour nos patients.
En quoi ces mesures vous inquiètent-elles ?
Le nombre de médecins va continuer à diminuer. On constate déjà un taux élevé d’abandons durant le parcours d’études (Bac + 10) avec une volonté annoncée dans le projet de convention d’une 11e année obligatoire.
Cette convention ne règle en rien le problème principal de l’activité de la médecine générale dans notre société et va inévitablement aggraver la désertification médicale.
En cas de blocage, il faudra un règlement arbitral, mais qui ne laissera aucune place aux revendications des médecins libéraux.
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