Par Presse Océan
À l’Ehpad la résidence de la Brière, le personnel est en grève et l’affiche sur les murs extérieurs du bâtiment. « C’est un appel au secours
pour alerter l’opinion. Il s’agit des soignants, aides-soignants, de l’ensemble du personnel administratif et des divers services qui sont très en colère. Malgré tout, le personnel continue de travailler. On n’a pas le choix, on ne peut pas laisser les résidents. Ils ne doivent pas en pâtir.
La cause principale de cette colère, c’est le manque de personnel soignant. On n’arrive pas à garder le personnel avec des démissions de CDD mais aussi de CDI, on craint le pire pour l’été. Il y a 20 postes à pourvoir sur 32. Cela nous fait un surplus de travail, mais pas de reconnaissance pour autant. Et le comble c’est qu’on forme des gens qui ne restent pas et vont voir ailleurs, là où il y a des avantages plus intéressants. On propose même des CDD à la carte, alors on n’a pas d’avantage à être en CDI. On a eu beau alerter la direction, on a eu des rencontres, mais rien ne bouge. On nous répond que des courriers ont été envoyés partout, mais qu’il n’y a pas de réponse. Pourquoi ne pas aller plus loin dans sa démarche ? Ce n’est pas à nous de le faire. On ne se sent pas écoutés, ni considérés. La communication est rompue et nous devons en arriver à cette grève. C’est un appel au secours
, explique Lindsey Levreau, déléguée du personnel.
Recrutements de soignants, très difficiles
L’Ehpad est géré par une association, le Comité intercommunal d’aide et assistance aux personnes âgées (CIAAPA), dont la présidente est Anne-Martine Sarzeaud. Et la nouvelle directrice depuis un an est Christine Roissé. Toutes deux reconnaissent ce malaise et comprennent le personnel
« Depuis quatre ans, on n’a pu embaucher du personnel soignant. Il y a un manque cruel de compétences. Le SMIC a augmenté pour les très bas salaires, mais celui des aides-soignantes beaucoup moins. La différence s’est atténuée alors que les aides-soignantes sont diplômées. Même le salaire de base des aides-soignantes est inférieur au SMIC et nous compensons la différence. Évidemment, dans ces conditions, le métier n’attire pas. Nous comprenons que le personnel souffre, soit fatigué, en nombre insuffisant et surtout de compétences. Il nous faudrait aussi un médecin coordinateur pour soutenir les infirmières », indique la directrice. La résidence comporte 88 lits et mois de 50 personnes équivalent temps plein pour s’occuper des résidents.
Rien ne bouge
« Nous dépendons financièrement de l’ARS, du Département pour financer les soignants notamment et aussi des résidents pour le personnel. Nous avons alerté l’ARS, le Département, la députée, la sénatrice, mais nous n’avons toujours pas de réponse. Tout le mondedoit être bien conscient du problème, mais rien ne bouge. Que peut-on faire ? Augmenter le prix de la journée pour les résidents alors que nous avons augmenté de trois euros depuis le début de l’année pour faire face à l’inflation et du coût des produits de santé et d’hygiène ? Ce n’est pas contre nous qu’est le personnel mais contre les recrutements qui n’arrivent pas et ne se pérennisent pas. On est dans le même bateau, on a les mêmes craintes », argumente la présidente.
« La solution est de recruter et d’augmenter les salaire, tout le problème est là », conclut Christine Roissé.
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