Mais où sont passés les jeunes dans les cortèges contre le projet de réforme des retraites ? À Saint-Malo (Ille-et-Vilaine), ils sont encore très peu nombreux à manifester, comme jeudi 16 février 2023.
À Saint-Malo (Ille-et-Vilaine), plus d’un millier de manifestants se sont rassemblés pour protester contre le projet de réforme des retraites, jeudi 16 février 2023. Dans le cortège, l’absence de la jeunesse se remarque. Regardez la moyenne d’âge ! »,
lance un syndiqué CGT. Alors que les retraités, les personnels soignants mais aussi les membres de l’Éducation nationale prennent part au nouveau rassemblement malouin, la jeunesse reste, elle, absente.
Samedi dernier, en arrivant dans Intra-muros, on essayait de faire venir les jeunes dans le cortège »,
confie Élodie Beaupaire, secrétaire adjointe de Force ouvrière santé à Saint-Malo. Sans succès. Les jeunes sont à Rennes »,
constate-t-elle.
« Ils ne se sentent pas concernés »
Présente pour la première fois dans le cortège malouin, Marine, 24 ans, regrette que sa sœur, de trois ans sa cadette, ne se mobilise pas. La retraite lui semble loin.
Alors, même si ça a le temps de changer d’ici 40 ans
, Marine tient à manifester pour ses parents et leur génération.
Pour Laureline et Anaïs, deux amies d’enfance, c’est surtout pour conserver les droits
, qu’elles manifestent. Dans leur entourage, la mobilisation est timide.Nos amis et collègues disent qu’ils n’ont ni le temps ni l’argent.
Avec l’inflation, de nombreux jeunes rencontrés hésitent à faire grève : Une journée de travail, c’est entre 80 et 100 € de perdus, c’est un plein de courses aujourd’hui »,
constate Laureline.
« Il faut se faire voir »
Il manque une mobilisation de la jeunesse »,
admet Alexis Bouchard, membre du bureau national des Jeunes socialistes et présent dans le cortège de la Cité corsaire.
Une absence due en partie, selon lui, au manque de représentants syndicaux dans les établissements éloignés des grandes villes. Pour y remédier, les syndicats étudiants rennais tentent de délocaliser la lutte en se déployant sur le territoire breton.On espère ainsi que les jeunes nous voient et se mobilisent.
Dans un communiqué commun, treize syndicats étudiants (Unef, l’Alternative, la Fage, la Voix lycéenne, etc.) appellent à une journée d’action et de mobilisation de la jeunesse le 9 mars afin de durcir le mouvement
et de dénoncer et mettre en lumière l’impact de la réforme sur les jeunes
.
Janice BOHUON