Saupiquet : la production de l’usine de Quimper va être délocalisée en Espagne et au Maroc (LT.fr-25/06/24)

Des ouvrières à la chaîne dans l’usine Saupiquet de Quimper dans les années 2000. (Photo d’archives Le Télégramme/Jacky Hamard)

Après l’annonce de la fermeture de l’usine Saupiquet de Quimper, Bolton food s’apprête à transférer sa production en Espagne et au Maroc. Une délocalisation sans surprise pour les salariés.

Par Jean LE BORGNE.

Vingt-cinq ans après le rachat de Saupiquet par le géant italien Bolton, l’aventure industrielle du conserveur se termine en France. L’annonce, le 12 juin, par Bolton food, de la fermeture de sa dernière usine française, à Quimper, ne met pas pour autant fin à la marque spécialisée dans les conserves de poisson.

Dès 2025, les lignes de productions de boîtes de maquereaux seront transférées dans une autre usine du groupe en Espagne et celle de sardines au Maroc, selon les salariés quimpérois qui ont reçu la visite, vendredi dernier, de Luca Alemanno, le président de Bolton food.

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Une fin au goût amer pour tous les salariés et, notamment, ceux de l’usine de Saint-Avé (56), déjà reclassés à Quimper, en 2010. Michelle, après 40 ans de conserverie, chez Paul Chacun, au Guilvinec (29) puis chez Saupiquet et Bolton food, devra, quant à elle, probablement anticiper de quelques mois son départ en retraite qu’elle avait imaginé dans d’autres circonstances. Inquiète pour l’avenir du métier, elle se dit presque privilégiée : « Tout le monde n’est pas dans ma situation. »

« Tout est légal »

La faute à la conjoncture économique, pour les représentants des salariés. Si le géant de l’agroalimentaire s’apprête à délocaliser sa production française, « c’est parce qu’on n’est pas rentable du tout », estime Daniel Petitjouan, délégué du personnel et trésorier du Comité social et économique (CSE) de l’usine. « Tout est légal », confirme Guillaume Assara, le secrétaire du CSE.

L’après covid nous a fait mal parce que la consommation n’est plus la même.

À Quimper, en l’espace de deux ans, la production de maquereaux et de sardines a été divisée par près de deux, passant « de près de 80 millions à 43 millions de boîtes produites par an ». La bouffée d’oxygène apportée par le lancement d’une gamme de maquereaux grillés, en 2014, n’a pas résisté aux effets de l’inflation, les consommateurs préférant les marques de distributeurs aux marques nationales, dans le contexte inflationniste. « L’après covid nous a fait mal parce que la consommation n’est plus la même compte tenu de la hausse du prix des matières premières. »

Début de perspective

Dans ces conditions, après le lancement de la consultation des représentants du personnel, leur objectif est d’apporter, au plus vite, des réponses à leurs collègues plongés dans l’incertitude. « Il faut qu’on les rassure, c’est notre but », souligne Daniel Petitjouan. Une réunion d’information du personnel s’est tenue lundi.

Une deuxième rencontre avec la direction, après celle de vendredi dernier, est d’ores et déjà programmée le 17 juillet. En attendant, le CSE a choisi un cabinet de reclassement dont le travail devrait commencer début juillet. Des industriels de l’agroalimentaire ont déjà fait savoir qu’ils pourraient recruter une partie du personnel. Un début de perspective pour les Saupiquet de Quimper. « On essayera d’accompagner au mieux ceux qui veulent faire autre chose », s’engagent les représentants du personnel.

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Source: https://www.letelegramme.fr/finistere/quimper-29000/saupiquet-la-production-de-lusine-de-quimper-va-etre-delocalisee-en-espagne-et-au-maroc-6612311.php

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