Par Ben Norton.
Dans ce qu’elle a appelé la « Semaine de la Chine », la Chambre des représentants des États-Unis a approuvé 25 lois anti-chinoises en quelques jours, lors de votes bipartisans. La ferveur de la Seconde Guerre froide atteint son paroxysme à Washington.
La Chambre des représentants des États-Unis a approuvé 25 lois anti-chinoises en seulement une semaine en septembre : un signe clair que la nouvelle guerre froide de Washington s’intensifie rapidement.
La commission spéciale de la Chambre des représentants sur le Parti communiste chinois a fièrement décrit ces journées comme la « semaine de la Chine », se vantant qu’une grande partie de la législation bénéficiait d’un soutien « bipartite écrasant ».
NBC News a noté que « de nombreuses mesures ont été adoptées avec un soutien bipartite à un moment où considérer [la Chine] principalement comme un rival géopolitique est l’une des rares questions sur lesquelles les républicains et les démocrates peuvent s’entendre ».
La ferveur de la Seconde Guerre froide atteint son paroxysme aux États-Unis. Le directeur de la CIA, William Burns, a qualifié la Chine de « plus grande menace à long terme ». Les deux derniers secrétaires d’État américains, le démocrate Antony Blinken et le républicain Mike Pompeo, ont prononcé des discours spécifiquement consacrés à la diabolisation de la Chine.
Dans un article paru dans le Financial Times en 2023, le chroniqueur centriste britannique Gideon Rachman a rappelé que « lors de sa visite à Washington la semaine dernière, il était frappant de voir à quel point les discussions sur la guerre entre les États-Unis et la Chine sont devenues courantes ».
« De nombreuses personnes influentes semblent penser qu’une guerre entre les États-Unis et la Chine est non seulement possible, mais probable », a écrit Rachman, ajoutant que « les responsables américains considèrent maintenant la guerre froide – non pas comme un avertissement, mais comme un modèle potentiel ».
Parmi les projets de loi adoptés lors de la « Semaine de la Chine » de septembre 2024 figurait la « Loi d’autorisation du Fonds d’influence maligne de la RPC », qui donnerait 1,63 milliard de dollars au département d’État et à l’USAID sur cinq ans (325 millions de dollars par an de 2023 à 2027) afin de financer des organisations qui diffusent de la propagande anti-chinoise dans le monde.
Le Quincy Institute for Responsible Statecraft, un groupe de réflexion anti-interventionniste basé à Washington, a noté que ce financement massif représenterait environ le double des dépenses annuelles de fonctionnement de CNN.
Parmi les autres projets de loi approuvés dans le cadre de la « Semaine de la Chine », citons des lois qui menacent le Bureau économique et commercial de Hong Kong, ciblent les responsables chinois et les membres de leur famille au sujet de Taïwan, cherchent à renforcer l’influence américaine dans la région du Pacifique, approfondissent les liens avec le Japon et la Corée du Sud, élargissent les listes noires d’entreprises chinoises et espèrent affaiblir le renminbi.
De nombreux projets de loi faciliteraient l’imposition de nouvelles sanctions unilatérales américaines à des entités non seulement de la Chine, mais aussi de la Russie, de l’Iran, de la RPDC (Corée du Nord), de Cuba et du Venezuela. (Les États-Unis ont déjà imposé des sanctions à un tiers de tous les pays de la planète, y compris 60 % des pays pauvres.)
La soi-disant « loi sur la fin de la domination chinoise des véhicules électriques en Amérique » dépeint les véhicules électriques chinois comme une menace supposée et les restreindrait. Cependant, il a omis de mentionner que, comme l’a dit le New York Times, « peu de voitures électriques chinoises sont vendues aux États-Unis ». Un rapport d’avril 2024 de la Commission américaine du commerce international a révélé que les VE chinois ne représentaient que 2 % des importations de VE aux États-Unis de 2018 à 2023. Malgré cela, à peine un mois plus tard, le président Joe Biden a annoncé des droits de douane de 100 % sur les véhicules électriques chinois.
D’autres projets de loi adoptés au cours de la « Semaine de la Chine » ciblent les drones, les batteries, la biotechnologie, les routeurs et les modems, les infrastructures de télécommunications et les médias chinois.
Cette législation bloquerait la coopération scientifique avec la Chine et interdirait la vente de terres agricoles américaines aux ressortissants de la Chine, de la Russie, de l’Iran et de la RPDC (Corée du Nord).
Un projet de loi particulièrement redondant adopté par la Chambre des représentants retiendrait le financement des universités américaines qui accueillent des Instituts Confucius – des organisations qui enseignent aux étudiants la langue et la culture chinoises. Cette mesure a été adoptée malgré le fait que, comme l’a rapporté en 2023 le Government Accountability Office (GAO) des États-Unis, « En 2018, le Congrès a limité le financement fédéral aux écoles dotées d’instituts ; Presque tous les instituts ont fermé depuis.
Toutes ces lois adoptées pendant la « Semaine de la Chine » doivent être approuvées par le Sénat et signées par le président, avant de devenir officiellement loi.
Source : https://geopoliticaleconomy.com/2024/09/22/us-congress-25-anti-china-laws-week-fund-propaganda/
URL de cet article : https://lherminerouge.fr/seconde-guerre-froide-le-congres-americain-adopte-25-lois-anti-chinoises-en-1-semaine-et-finance-une-campagne-de-propagande-geopolitical-economy-22-09-24/