Sidérurgie : Novasco placé en redressement judiciaire (H.fr-11/08/25)

450 postes sont menacés sur le site Novasco d’Hagondange. © Jean-Christophe VERHAEGEN / AFP

Le sidérurgiste, anciennement connu sous le nom d’Ascometal, a échappé à la liquidation ce lundi 11 août par le tribunal de Strasbourg. Les potentiels repreneurs disposent d’un mois et demi pour déposer leurs offres.

Par Mathilde TEXIER.

C’est le quatrième redressement judiciaire depuis 2014 pour les 776 salariés de Novasco (ex-Ascometal). Ce lundi 11 août, la chambre commerciale du tribunal judiciaire de Strasbourg a écarté le scénario d’une liquidation judiciaire pour le fabricant d’aciers spéciaux, notamment pour le secteur automobile. La date limite de dépôt des offres de reprise a été fixée à la fin de la première semaine de septembre.

Un délai court, imposé en raison des difficultés de trésorerie traversées par le groupe, explique Yann Amadoro, secrétaire CGT du comité social et économique (CSE). Le tribunal devrait statuer sur les différentes offres lors d’une audience prévue le 25 septembre prochain.

En juillet 2024, l’ancien Ascometal avait été repris par le fonds d’investissement britannique Greybull Capital. Celui-ci s’était engagé à injecter 90 millions d’euros dans l’entreprise. Seuls 1,5 million d’euros ont finalement été versés. L’État a, quant à lui, fourni 75 millions d’euros sur les 85 millions promis. Le versement des 10 millions d’euros restants est attendu au cours de la deuxième quinzaine d’août, selon la CGT. Bien qu’il ne tienne pas l’État pour responsable, Yann Amadoro lui reproche de ne pas avoir « été assez vigilant durant le déroulement du plan pour anticiper la dérive suffisamment tôt ».

Les 450 salariés d’Hagondange menacés

À ce jour, six candidats à la reprise ont été auditionnés, mais aucun ne propose une offre globale pour tous les actifs. L’inquiétude principale se porte aujourd’hui particulièrement sur le site d’Hagondange (Moselle). Les trois autres sites d’usinage et de parachèvement du groupe, Custines (Meurthe-et-Moselle), Saint-Étienne (Loire) et Leffrinckoucke (Nord), ont reçu des marques d’intérêt de la part de potentiels repreneurs, d’après Yann Amadoro. Mais rien encore pour le site mosellan, employant quelque 450 personnes et pourvoyeur de milliers d’emplois indirects. « Nous souhaiterions que l’État soit initiateur d’un projet de reprise et qu’il prenne des parts dans la société », revendique le secrétaire CGT du CSE de Novasco.

Pour le syndicaliste, la situation relève de l’« hérésie » : « Le gouvernement affirme qu’il faut soutenir l’industrie, accompagner la transition écologique. Mais on est sur le point de fermer une aciérie électrique qui produit de l’acier de façon décarbonée », fulmine Yann Amadoro. Celui-ci alerte également sur une possible perte de souveraineté industrielle dans le secteur de l’automobile et de la défense. « C’est une catastrophe économique, sociale et financière », résume-t-il, amer.

Depuis le 22 juillet, le site d’Hagondange est bloqué par les salariés. « Nous bloquons encore les flux de produits finis car c’est la dernière chose qui a de la valeur dans l’entreprise. L’idée est soit d’attirer un potentiel repreneur, soit de négocier des mesures de départ décentes », relate Yann Amadoro. Une assemblée générale se tiendra le 25 août prochain, lors de la réouverture du site, actuellement en pause estivale. Une marche citoyenne est par ailleurs programmée le 4 septembre.

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Source: https://www.humanite.fr/social-et-economie/ascometal/siderurgie-novasco-place-en-redressement-judiciaire

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