« S’il faut bloquer Brest, on le fera » : à Quimper, les artisans taxi ont affiché leur colère (OF.fr-29/01/24)

70 taxis ont manifesté dans les rues de Quimper pour protester, notamment, contre la non-revalorisation des tarifs liés aux trajets sanitaires de moins de 5 km. | VINCENT MOUCHEL/OUEST-FRANCE

Plus de 70 taxis sont arrivés dans le centre-ville de Quimper (Finistère) ce lundi 29 janvier 2024, en début d’après-midi. Le but : afficher leur colère devant la préfecture. Avec la nouvelle convention mise en place par la Caisse nationale d’assurance maladie (Cnam), ils se sentent « méprisés et dévalorisés ». S’ils n’ont pas gain de cause, le mouvement se durcira.

Par Hugo DESHORS.

« Tout ça pour ça », glissait Carole, chauffeuse de taxi dans le secteur de Châteaulin. Arrivés vers 15 heures ce lundi 29 janvier 2024 à Quimper (Finistère), après être partis de Brest, environ 70 taxis ont affiché leur colère dans la ville préfecture. Une colère qui monte et qui s’exprime clairement chez les professionnels.

« La dernière roue du carrosse »

« On se sent dévalorisé et absolument pas reconnu, déplore l’un des chauffeurs présents. On est la dernière roue du carrosse ». En cause donc, on l’a déjà écrit, la non-revalorisation de la course minimum (inférieure à 5 km) dans la nouvelle convention mise en place par la Caisse nationale d’assurance maladie (Cnam).

« Une convention taxi totalement bâclée, lâche Samir Attieh, président de la Fédération nationale des artisans du taxi (Fnat) en Finistère et Morbihan. Si elle passe, beaucoup d’artisans taxi vont disparaître. Qu’est-ce qu’on veut aujourd’hui ? Des grands groupes et du ramassage à la volée avec des fourgons ? »

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Bien encadrés par les forces de police, les taxis n’ont bloqué qu’une partie du boulevard Dupleix à Quimper. | VINCENT MOUCHEL
Samir Attieh (à gauche), président de la Fédération nationale des artisans du taxi (Fnat) en Finistère et Morbihan, faisait partie de la délégation. | VINCENT MOUCHEL

Peu avant 16 heures, une délégation a été reçue par les services de la préfecture du Finistère. Parmi les personnes, Samir Attieh et Harry Mooren, président de la FNTI du Finistère (Fédération Nationale Taxis Indépendants). « On attend beaucoup des prises de décision de l’État, confirme ce chauffeur taxi du pays de Quimper. Tout augmente ! Nous sommes étranglés par le coût de la vie qui augmente alors qu’en parallèle, les tarifs de la Sécurité Sociale stagnent. C’est une vraie punition pour les taxis qui subissent de plein fouet cette situation ».

Lire aussi : Plus de 120 taxis se mobilisent en Finistère, ce lundi : le cortège quitte Brest, direction Quimper

« Il ne faut pas se tromper d’adversaire »

Ce n’est que vers 17 h 30 que la délégation est enfin sortie de la réunion. « Les services de l’État ont entendu ce qu’on demande. Ils vont faire remonter au niveau de la CPAM (Caisse Primaire d’Assurance Maladie). Dans le même temps, au ministère de la Santé, il y avait une réunion au sommet sur ces questions. »

Une délégation reçue par les services de la préfecture avant 16 heures. | VINCENT MOUCHEL

Une chose est sûre, « le mouvement pourrait se durcir si nous n’avons pas de gain de cause. On continuera, c’est certain. L’artisan taxi est là pour gagner de l’argent et non pour le donner à l’État. Un durcissement du mouvement conduirait à des blocages et à un nombre beaucoup plus important de taxis ».

Samir Attieh le prévient : « s’il faut bloquer Brest, on est assez de taxis dans le département pour le faire. Ça va très vite dégénérer. On ne veut pas en arriver là. »

Mais comme le souligne Harry Mooren, « il ne faut pas se tromper d’adversaire. Notre véritable problème, c’est la Sécurité Sociale et la Caisse Nationale d’Assurance Maladie. Ces structures nous ont complètement ignorés. »

Prochain acte : mercredi 31 janvier

L’une des solutions possibles, c’est le report de la convention. « On pourrait alors travailler sur une nouvelle qui tiendrait la route. »

La délégation a également exigé le rétablissement de la commission disciplinaire pour les taxis et VTC. « Le problème des VTC a été abordé et notamment les problèmes avec les faux VTC qui circulent et qui engendrent une concurrence déloyale. On pourra aller au pénal avec amendes jusqu’à la confiscation des véhicules. »

« Les taxis ruraux ont remplacé les curés, comme l’a glissé l’un des chauffeurs avant de quitter Quimper. Alors, respectez-nous. »

Prochain rendez-vous : mercredi 31 janvier à 14 heures à la CPAM de Brest. « Je pense que nous aurons des avancées », conclut Samir Attieh.

Source: https://www.ouest-france.fr/bretagne/quimper-29000/sil-faut-bloquer-brest-on-le-fera-a-quimper-les-artisans-taxi-ont-affiche-leur-colere-3d1a3ac0-beb8-11ee-96ed-15a2bf803bd0

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