
La secrétaire d’État Sarah El Haïry, était en visite, ce vendredi, au lycée Pierre-Guéguin de Concarneau (29), afin d’inciter les jeunes à s’engager dans un Service national universel (SNU). Un dispositif qui pourrait bientôt être rendu obligatoire, a annoncé l’élue.
Séduire un maximum de jeunes pour les inciter à s’engager dans un Service national universel (SNU). Tel était l’objectif de la visite, ce vendredi, à Concarneau, de Sarah El Haïry, secrétaire d’État auprès du ministre des Armées et du ministre de l’Éducation nationale et de la Jeunesse, chargée de la Jeunesse et du Service national universel.
C’est que, depuis le lancement du dispositif en 2019 à l’initiative d’Emmanuel Macron, celui-ci est loin de faire l’unanimité. Et surtout le plein. Durant la première année, seuls 2 000 jeunes y ont participé, contre 20 000 en 2021 (l’année 2020 ayant été perturbée par la crise sanitaire), puis 32 000 l’an passé. Le potentiel étant pourtant, sur une même classe d’âge, de 800 000 inscriptions chaque année. Un ratio assez bas, malgré la volonté de Sarah El Haïry d’ancrer « l’aventure SNU » auprès des 15-17 ans. Pour cette dernière, le dispositif serait pourtant « une réussite », avec des chiffres « doublés » chaque année.
Au lycée Pierre-Guéguin de Concarneau, l’ancienne députée de Loire-Atlantique n’a donc pas manqué d’arguments pour vanter les mérites « de cette aventure collective » auprès des jeunes Concarnois. « L’objectif du SNU, c’est que vous vous fassiez confiance, que les stéréotypes tombent et qu’on puisse rencontrer des personnes différentes. Le but est que chacun prenne part à la société, au-delà des rendez-vous électoraux », a argumenté Sarah El Haïry.

« J’ai fait de belles rencontres »
Devant les quelque 70 lycéens réunis, cinq anciens participants à des « séjours de cohésion » ont raconté ce qu’ils avaient pu vivre durant deux semaines. « On a fait beaucoup d’activités sportives, avec des interventions de corps en uniforme comme la police, l’armée ou les pompiers. Des intervenants d’associations ont également expliqué ce qu’était la laïcité, la République française ou encore le code de la route », a témoigné Clara Izdag, 16 ans. Une expérience enrichissante selon cette dernière : « J’ai beaucoup aimé le côté social et j’ai fait de belles rencontres ».
Gratuit, le SNU est prévu pour se dérouler en trois étapes : après un séjour de deux semaines hors de son département, les participants doivent effectuer une mission d’intérêt général durant 84 heures puis poursuivre, de manière facultative, un engagement volontaire, comme un service civique. « L’objectif est de faire République » et « de retrouver de la cohésion nationale », a évoqué Sarah El Haïry.
Vers une généralisation du SNU ?
Reste que si le SNU est basé sur le volontariat, la généralisation du dispositif reste bien sa finalité. Avec deux hypothèses désormais évoquées : « L’une principalement par de l’attractivité, avec plus de déploiement (…),et l’autre qui pose la question de l’obligation », a révélé la secrétaire d’État. « Mais que ce soit l’une ou l’autre, un rendez-vous sera donné à l’Assemblée et au Sénat pour avoir un débat parlementaire et présenter le retour d’expérience de ces trois dernières années ». Un arbitrage final qui devrait, avant tout, être effectué par Emmanuel Macron.
Guirec FLECHER