17 salariés de l’usine Oxymontage de Saint-Divy (entreprise de transformation de conteneurs) sont en grève depuis 2 semaines. Ils exigent une hausse des salaires ainsi que la prise en compte de la pénibilité et des expositions aux risques professionnels.
Suite à des Négociations Annuelles Obligatoires (NAO) qui se sont terminées sur un procès-verbal de désaccord, un mouvement de grève a été lancé par la section Syndicale CFDT représentée par Christophe Martinez, Délégué Syndical chez Oxymontage. La direction proposait une augmentation générale de 1.2% au lieu de 3 % dans l’industrie (hors automobile et sous-traitants). Alors que la direction avait elle-même annoncée une augmentation de 3% lors d’un débriefing avant la grève devant tous les salariés de l’entreprise !
Les travailleurs exigent aussi que soit reconnu l’exposition aux risques professionnels non analysés et répertoriés. Depuis 2001, les employeurs ont l’obligation d’évaluer les risques professionnels par l’intermédiaire du DUERP (Document unique d’évaluation des risques professionnel). La direction n’a créé ce document qu’en 2017 et mis à jour en 2024 de façon partielle. Or, de nombreux risques existent pour les travailleurs : risque chimique (fumées, poussière, métaux lourds dans les revêtements de peintures), le bruit présent dans les ateliers, et les risques liés à l’ergonomie des postes : troubles musculosquelettiques, les ports de charges lourdes manuelles, postures pénibles (bras en l’air, à genou etc.) qui n’ont jamais été quantifiés par l’intermédiaire d’un Ergonome.
L’évaluation de ces risques permettrait d’ouvrir des comptes C3P et C2P (compte personnel de prévention de la pénibilité) et faire valoir l’exposition des travailleurs.
« Sur la pénibilité rien n’a été fait pour la reconnaitre par la direction depuis 2016. Les actionnaires mettent de l’investissement financier pour se donner bonne conscience et se dédouaner légalement en disant qu’ils ont mis des moyens en place ! Mais n’ont-ils pas une obligation de résultats ? » explique Christophe Martinez.
Mercredi dernier, le 4 décembre, on semblait s’acheminer vers un compromis entre les travailleurs et la direction. L’accord en passe d’être signé prévoyait une hausse de 1,7 % des salaires. Il fixait également une date butoir pour analyser les risques professionnels (postures, port de charges lourdes, exposition aux produits chimiques, etc.). Une évaluation nécessaire avant l’ouverture éventuelle de comptes de pénibilité.
Mais finalement : « Jeudi 5 décembre, le jour où l’on pensait conclure cet accord, j’ai été appelé en matinée dans le bureau du directeur, Emmanuel Audra, ce dernier m’indiquant qu’il refusait finalement de signer. Il a subitement rétropédalé » raconte Christophe Martinez.
Ce vendredi 6 décembre, les grévistes se sont réunis à Tréflévénez pour maintenir la pression, au siège de Pré Vision, leur maison mère. Cette holding du centre-Finistère, emploie 700 salariés dans 7 filiales pour un chiffre d’affaires de 150 millions d’euros en 2023. Face à cette situation, ils entendent poursuivre leur lutte ce lundi 9 décembre en rentrant dans leur 3ème semaine de grève.
Solidarité avec les grévistes d’Oxymontage ! Soutien à leur lutte pour des salaires et des conditions de travail dignes.
Pour les aider, voici le lien vers la caisse de solidarité pour les salariés grévistes d’Oxymontage : https://www.leetchi.com/fr/c/caisse-aux-salaries-grevistes-oxymontage-sante-conditions-de-travail-et-droits-1859558?utm_source=copylink&utm_medium=social_sharing
La rédaction de l’Hermine Rouge.
URL de cet article : https://lherminerouge.fr/solidarite-avec-les-travailleurs-doxymontage-qui-rentrent-dans-leurs-3eme-semaine-de-lutte/