
La municipalité de Carhaix (Finistère) a reçu un courrier adressé par la sous-préfecture de Châteaulin pour lui demander de retirer le drapeau palestinien du fronton de la mairie, rappelant le principe de neutralité des services publics. Le maire, Christian Troadec, renvoie, lui, à l’exemple du drapeau ukrainien resté des mois sur des bâtiments publics.
Par Mariam FOURNIER.
« Il reste en place. » Le maire régionaliste de Carhaix (Finistère), Christian Troadec, n’a pas encore retiré le drapeau palestinien du fronton de l’hôtel de ville, malgré un courrier reçu de la préfecture, en date du mardi 8 juillet 2025, lui demandant de le « retirer ».
Le drapeau est accroché depuis le 30 mai 2025 ; la Ville l’avait déjà arboré par le passé, elle l’a fait de nouveau il y a quelques semaines « en solidarité avec la population palestinienne et en réaction aux atrocités commises par l’armée israélienne sur la population civile de la bande Gaza ».
Dans son courrier, la sous-préfète renvoie au Code général des collectivités territoriales et à l’obligation de « neutralité » des élus municipaux. Elle cite également la jurisprudence, plus précisément un arrêté du Conseil d’État du 27 juillet 2005 concernant la commune de Saint-Anne (Guadeloupe) : « Le respect de ce principe vous impose de ne pas apposer sur les édifices publics des signes symbolisant la revendication d’opinions politiques, religieuses ou philosophiques, et notamment, des drapeaux de pays étrangers. » Seule exception admise : « Lors des visites officielles de personnalités étrangères. »
Plusieurs cas en France
Mais Christian Troadec évoque dans un communiqué transmis jeudi 10 juillet une « neutralité à géométrie variable ». « Pendant des mois le drapeau ukrainien a été au fronton de nombreuses mairies, dont Carhaix, sans que les préfets ne réagissent. C’est seulement quand il s’agit du drapeau palestinien qu’ils se manifestent… ? »
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Par ailleurs, il estime que les textes ne disent « pas explicitement que mettre un drapeau au fronton d’un bâtiment public est une atteinte à la neutralité ».
Le cas de la capitale du Poher n’est pas unique. Dans d’autres départements, le dossier a été porté devant le tribunal administratif. Le 27 juin, la municipalité de Lamballe-Armor (Côtes-d’Armor) a retiré le drapeau ukrainien installé sur le fronton de sa mairie après avoir également reçu une circulaire rappelant les règles applicables au pavoisement sur les bâtiments publics.
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