
Énième acte de la saison du côté des Merlus Ultras de Lorient (Morbihan). Selon nos informations, trois supporters ont été placés en garde à vue ce mardi 10 juin 2025. Parmi eux, l’ex leader, déjà condamné à un an de prison sous bracelet électronique pour des violences et dégradations, également soupçonné de ne pas avoir respecté certaines obligations de son sursis probatoire.
Par Pauline DECKER.
À l’heure où le FC Lorient remonte brillamment en Ligue 1, son kop se serait illustré une nouvelle fois cette saison sur un terrain moins glorieux, celui des violences. Selon nos informations, trois supporters des Merlus Ultras ont été placés en garde à vue, ce mardi 10 juin 2025, tôt dans la matinée. Parmi eux, l’ex leader du principal groupe de supporters du FC Lorient, condamné le 8 novembre 2024 à un an de prison sous bracelet électronique pour des violences et des dégradations en marge de deux matchs contre Grenoble, puis Ajaccio. Ainsi que le trésorier de l’association et le nouveau capo.
Une violente agression le 26 avril
Les trois sont soupçonnés d’avoir pris part à une violente agression survenue le 26 avril, rue de Carnel. Ce soir-là, Lorient fête la victoire de son club contre Caen, qui marque la remontée des Merlus en Ligue 1, quand un quinquagénaire est passé à tabac à proximité du QG des Ultras par « de nombreux individus », comme décrit par plusieurs témoins. Ces derniers avaient alors expliqué aux policiers avoir identifié les trois suspects placés en garde à vue parmi les protagonistes de la rixe.
« Il a fallu du temps pour nourrir le dossier d’éléments matériels… », confie ce proche de l’affaire. En l’espèce, un mois et demi, pendant lequel les enquêteurs du commissariat de Lorient ont procédé à de nombreuses auditions de témoins dans le cadre de l’enquête ouverte pour violences en réunion.
« Il n’avait pas le droit d’être dans ce bar »
« Nous n’avions pas de vidéosurveillance à exploiter dans ce secteur », détaille une source policière. Dès lors, les enquêteurs ont auditionné de très nombreuses personnes présentes ce soir-là. « À chaque match, on a en moyenne 100, 150 habitués », nous indiquait le patron du QG fin avril. C’est dire le travail de fourmi entamé par les forces de l’ordre pour retracer le fil de la soirée.
D’autant qu’un autre enjeu se greffe à cette affaire. Celui concernant le respect des obligations liées au sursis probatoire de l’ancien chef de file des Ultras. Si ce dernier a fait appel de la décision de première instance – avec une prochaine audience fixée au 14 octobre prochain – il reste à ce jour interdit d’accès au stade du Moustoir et ses abords ainsi que du QG. « Il n’a de fait pas le droit d’être dans ce bar », insiste une source proche du dossier, alors qu’une première altercation aurait éclaté là-bas entre le suspect et la victime des coups peu de temps avant l’agression.
Lors de cette première journée d’auditions sous le régime de la garde à vue, deux des trois suspects – qui restent présumés innocents – auraient reconnu une partie des faits. Un coup de poing au visage, pour l’ex-capo. Un coup de pied dans le dos, pour le nouveau…
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De multiples fractures au nez
Selon nos informations, l’animateur jeunesse interdit du secteur du Moustoir les soirs de matchs aurait également été identifié sur des images de vidéosurveillance aux abords du stade.
Ce mardi soir, les trois supporters des Merlus Ultras étaient toujours en garde à vue. Contactée par Ouest-France, la victime indique souffrir d’une paralysie de la pommette et de la gencive. Opéré de multiples fractures au nez et du plancher de l’orbite, le quinquagénaire, un tatoueur du pays d’Auray, n’a toujours pas repris le travail.
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