Stanislas, Bétharram… scandale d’Etat : ils doivent tous payer ! (IO.fr-26/04/25)

Le 18 avril, rassemblement devant l’institution privée Saint-Dominique à Neuilly-sur-Seine (photo AFP).

Le travail mené par Paul Vannier (LFI) et la commission d’enquête parlementaire dont il est le rapporteur avec Violette Spillebout (Ensemble) ont joué un rôle important dans les révélations en cascades mettant en cause l’Enseignement catholique.

Par Clara TRISTAN.

Depuis février et les mensonges de François Bayrou pour protéger Notre-Dame-de-Bétharram, les témoignages et les plaintes se multiplient. Violences physiques, agressions sexuelles, comportements racistes et homophobes de la part de personnels : les faits sont d’une extrême gravité… et Bétharram n’est que l’arbre qui cache la forêt.

La commission parlementaire a notamment entendu Caroline Pascal, l’ancienne cheffe de l’Inspection générale, et actuellement numéro 2 du ministère de l’Éducation nationale. C’est elle qui a supervisé l’enquête de l’inspection sur l’établissement parisien Stanislas.

Ce lycée fait partie des établissements privés sous contrat d’association avec l’État et à 95 % catholiques, qui bénéficient chaque année de fonds publics1. Son projet propre est résumé dans sa devise : « Français sans peur, chrétien sans reproche ».

Maintenir les subventions publiques

Stanislas, c’est « une ville dans la ville », selon le site internet de l’établissement. Sept gymnases et deux piscines, trois amphis, deux murs d’escalade, une cantine haut de gamme, le tout sur trois hectares dans un beau quartier parisien. Un confort sans commune mesure avec les collèges et lycées publics.

C’est aussi un établissement où, comme le révèle le rapport de l’inspection, des intervenants tiennent « des propos sur les dangers de la contraception ». Des religieux y donnent des cours, on y apprend aux femmes à « cacher leur corps ».

Selon des témoignages d’élèves, des propos homophobes, sexistes et racistes y sont proférés. Mais Caroline Pascal a tout juste admis que le lycée parisien ne respectait pas la loi en obligeant tous ses élèves à suivre un cours d’éducation religieuse.

À la question de Paul Vannier : « Quand plusieurs élèves décrivent être victimes de comportements homophobes par plusieurs personnels, vous n’appelez pas ça de l’homophobie institutionnelle ? », l’ancienne cheffe des inspecteurs généraux fait état d’un « climat fortement genré ». Un choix lexical qui tend à protéger l’institution catholique. Pas les enfants, victimes de ces insultes et violences.

La commission parlementaire a également pointé le fait que plusieurs témoignages d’élèves victimes de ces violences ont été écartés du rapport de l’inspection. Pourtant, même avec ces « omissions », le ministre de l’Éducation nationale de l’époque, Gabriel Attal, a tout fait pour enterrer ce rapport encore trop accablant. Le gouvernement a épargné et protégé l’institution catholique.

Comme pour Bétharram – et combien d’autres encore ? – l’État a fermé les yeux, occulté, menti… Avec toujours une même règle : maintenir les subventions publiques, ne pas rompre les contrats d’association. « Le bazooka qui consiste à supprimer le contrat d’association, on ne le sort pas à la première alerte », a déclaré Caroline Pascal, malgré les multiples révélations sur Stanislas2.

Avertie elle aussi des faits graves au sein de l’établissement, la présidente de région Valérie Pécresse n’a jamais voulu stopper ses subventions facultatives. En plus des dotations de fonctionnement de 1,3 million d’euros, la région est allée « au-delà des obligations légales » avec 487 000 euros supplémentaires en juillet 2023 !

La mairie de Paris a décidé quant à elle, au vu des « engagements » pris par la direction, de verser sa subvention annuelle de 1,3 million d’euros pour l’année 2024, selon un courrier à Stanislas par Patrick Bloche, premier adjoint à la maire PS, Anne Hidalgo.

Pour rappel, 500 classes ont été fermées à Paris en 3 ans dans l’enseignement public, et le rectorat compte supprimer 110 postes d’enseignants dans le primaire et 92 dans le secondaire à la rentrée 2025. Les parents et les personnels, vent debout contre les conséquences du budget Macron-Bayrou, sont fondés à exiger que les sommes reçues par les Stanislas, Bétharram et tous les autres soient immédiatement restituées !

Ils doivent tous payer. Et que dégagent tous ceux qui les ont entretenus et protégés ! Dégageons la Ve République, ses lois anti laïques et réactionnaires, afin que l’on puisse reconstruire l’École publique.

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Source: https://infos-ouvrieres.fr/2025/04/26/stanislas-betharram-scandale-detat-ils-doivent-tous-payer/

URL de cet article: https://lherminerouge.fr/stanislas-betharram-scandale-detat-ils-doivent-tous-payer-io-fr-26-04-25/

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