
Depuis janvier, 20.000 exilés auraient traversé la Manche. Alors que les morts en mer se multiplient sur la Côte d’Opale, un collectif de maires, dépassé par la situation, voudrait imposer une politique sécuritaire aux relents parfois xénophobes.
Par Jérémie ROCHAS & Arto VICTORRI.
Loon-Plage (59) – Ce 20 avril 2025, la salle municipale « Coluche » affiche complet. Plus de 400 personnes sont venues participer à la réunion publique « sur la situation migratoire » dans cette ville balnéaire des Hauts-de-France (59), située en banlieue de Dunkerque. « Aujourd’hui, les Loonois ne se sentent plus chez eux et c’est pour ça que nous sommes réunis ce soir », introduit Éric Rommel, le maire sans étiquette à l’initiative de l’événement, sous les applaudissements. Il a invité deux pontes de la préfecture pour répondre à la « grogne montante » de sa population et à ce qu’il qualifie de « sentiment d’invasion ». Au programme : insalubrité des campements, présence de personnes exilées dans les bus de la ville, règlements de comptes parfois mortels entre passeurs, et peur de l’intrusion d’exilés dans les propriétés privées.
« Que ces gens-là aillent résister dans leurs pays, ce sont des lâches ! », clame un habitant au micro. Très vite, la réunion prend la tournure d’un défouloir. « Au nom de Kosovares et de conflits internationaux, on est donc voués à être le paillasson du monde entier ! », s’époumone un autre :
« Où les immigrants passent, ils détruisent ! »
Depuis janvier, 20.000 exilés auraient traversé la Manche. / Crédits : Arto Victorri
Mis à part quelques appels à l’apaisement, ni le maire ni les représentants de l’Etat ne s’opposent à ces propos. Mais lorsqu’un militant de la Ligue des droits de l’Homme prend la parole pour s’indigner de l’utilisation du terme d’« invasion » par Éric Rommel, il est aussitôt hué par la foule et interrompu par l’élu. « Je prends le mot », concède en revanche Vincent Lagoguey, préfet du Nord délégué pour la défense et la sécurité.
Éric Rommel fait partie des dernières recrues du collectif des maires de la Côte d’Opale créé en octobre dernier pour « surmonter les défis de la crise migratoire » et réclamer au gouvernement de prendre ses responsabilités. Entre janvier et juillet 2025, 20.000 personnes exilées auraient traversé la Manche vers l’Angleterre. La quinzaine d’élus locaux qui composent le collectif exigent notamment le renforcement d’une police des transports – une mesure législative expérimentale d’éloignement des personnes exilées sur la bande littorale – et la renégociation des accords du Touquet, qui déplacent la frontière britannique sur les côtes françaises. « Dans sa démarche, le collectif accorde une importance fondamentale à l’accompagnement humanitaire dont doivent bénéficier les exilés », ont également promis les élus à l’issue de leur première réunion, avant de nuancer et de proposer la création de lieux d’accueil uniquement « hors de la bande littoral ». Au fil des prises de positions médiatiques, le collectif n’a cessé de grossir ses rangs et a su trouver une oreille attentive en la personne de Bruno Retailleau, ministre de l’Intérieur et nouveau président Les Républicains, en phase avec une politique répressive de la gestion de la frontière.
Les maires de la Côte d’Opale tentent coûte que coûte de rendre leurs villes inhospitalières aux personnes exilées. / Crédits : Arto Victorri
« Sauver sa peau »
Devant un arrêt de bus d’Escalles, une charmante ville côtière plantée au bord des falaises du cap Blanc-Nez, une trentaine d’hommes et de femmes patientent dans la fraîcheur matinale. Les visages sont marqués par la peur et l’épuisement. Ils sont entourés d’agents de la gendarmerie vêtus de treillis militaires, qui surveillent le moindre de leurs mouvements. Quelques adolescents sont emmitouflés dans des sacs de couchage et se sont endormis au bord de la route. « Ça peut paraître bizarre, mais ici c’est quotidien, il n’y plus rien d’exceptionnel », prévient un gradé. Depuis deux jours, le groupe était dissimulé dans les dunes de sable du bord de mer en attendant les consignes du passeur. Mais faute de météo favorable à la traversée, ils se sont résignés à rentrer à Calais. « Avec ce vent, c’est trop dangereux, je ne veux pas mourir », chuchote Araz (1), le corps raidi par le froid. « Et de toute façon, la police nous a pris en photo et va s’assurer qu’on rentre bien en ville. » Son camarade d’exil lui promet avec une tape sur l’épaule :
« On retentera demain, et encore après-demain. »
Sur la Côte d’Opale, les maires veulent restreindre l’accès aux bus pour les exilés. / Crédits : Arto Victorri
Des exilés ont déjà été victimes de discrimination à l’entrée dans les bus de Sitac Calais Opale. / Crédits : Arto Victorri
Presque chaque mois, les maires du littoral sont confrontés aux drames humains qui se jouent sur leurs communes. Rien qu’en 2024, 77 personnes ont perdu la vie en tentant le passage, et déjà au moins 17 en 2025. Sans accès légal vers le Royaume-Uni, les traversées en « small-boats » – ces embarcations pneumatiques à moteurs, souvent surchargées – se multiplient. Les élus locaux n’ont d’autre choix que de s’adapter à la situation et se divisent sur les stratégies d’interpellations du ministre de l’Intérieur.
Les villes de Ambleteuse, Equihen-Plage, Gravelines, Wissant ou Escalles ont toutes connu des naufrages meurtriers ces derniers mois. Elles ont décidé de rejoindre le mouvement des élus du littoral et demandent la mise en place d’une mesure radicale d’éloignement des personnes exilées. Pour appliquer cette proposition, Natacha Bouchart, la maire Les Républicains de Calais, revendique inlassablement le rétablissement du délit de séjour irrégulier, dans le sillon du Rassemblement national qui défendait déjà cette idée durant sa campagne aux dernières élections législatives. Cette mesure, qui rend passible d’amendes ou de peines de prison le simple fait de se trouver sur le territoire, a été censurée par le conseil constitutionnel lors du premier projet de loi immigration proposé par Bruno Retailleau en 2024.
Chaque semaine, Opal’Exil organise des maraudes le long de la côte entre Boulogne-sur-Mer et Dunkerque. / Crédits : Arto Victorri
Les bénévoles de l’association Opal’Exil, créée par des habitants du littoral. / Crédits : Arto Victorri
« C’est sûr que les maires prennent cher avec tout ce qu’il se passe dans leurs communes », regrette Brigitte, bénévole de l’association Opal’Exil, créée par des habitants du littoral. « Mais ils devraient plutôt faire des réunions pour dédramatiser et expliquer la situation aux habitants. » Chaque semaine, le groupe organise des maraudes le long de la côte entre Boulogne-sur-Mer et Dunkerque pour ravitailler les naufragés en eau, gâteaux secs et couvertures de survie. Connectés aux applications de trafic maritime, les bénévoles suivent minute par minute les mouvements des bateaux de sauvetage dans la Manche. Ils surveillent aussi le comportement de certains agents, qui interviennent parfois illégalement dans l’eau pour stopper les embarcations en usant de gaz lacrymogène ou en perçant le pneumatique avec des couteaux. L’équipe s’assure d’une bonne prise en charge des rescapés et interpellent les élus lorsqu’il faut ouvrir des lieux d’accueil en urgence. « Certains maires n’hésitent pas à réquisitionner des gymnases pour que les naufragés puissent prendre une douche et se reposer avant de reprendre la route, d’autres refusent systématiquement », regrette la sexagénaire, en scrutant la côte avec ses jumelles.
Opal’Exil ravitaille les naufragés en eau, gâteaux secs et couvertures de survie. / Crédits : Arto Victorri
Opal’Exil s’assure d’une bonne prise en charge des rescapés. / Crédits : Arto Victorri
Connectés aux applications de trafic maritime, les bénévoles d’Opal’Exil suivent minute par minute les mouvements des bateaux de sauvetage dans la Manche. / Crédits : Arto Victorri
Sur le marché de Wissant, station balnéaire de la côte d’opale, les commerçants se sont aussi habitués à ce triste théâtre. « En général, on les voit très tôt le matin avec des couvertures de survie », explique Fred (1), qui prépare son étalage de charcuterie made in Haute-Savoie. Sur le stand d’à côté, Mélanie (1) lève les bras en l’air :
« On ferait sûrement la même chose. Dans ce monde, chacun essaie de sauver sa peau. »
Mélanie, qui tient un stand sur le marché de Wissant. / Crédits : Arto Victorri
Fred, commerçant sur le marché de Wissant. / Crédits : Arto Victorri
Allô Retailleau ?
En novembre 2024, un mois après la création du collectif de maires, Bruno Retailleau a débarqué sur la Côte d’Opale pour rencontrer les élus et satisfaire plusieurs de leurs revendications. Il a approuvé sans sourciller la mise en place de patrouilles de surveillance dans les transports en commun et un renforcement de l’effectif policier dans les commissariats de Calais et de Dunkerque. A terme, la préfecture prévoit de déployer jusqu’à 20 effectifs policiers sur au moins chacune des trois lignes de bus fléchées. Ainsi, depuis janvier, il est devenu habituel de partager sa banquette avec des agents armés. Un déploiement de forces exceptionnel qui répond pourtant uniquement à un « climat d’insécurité » et non à de réelles perturbations, expliquait la sous-préfète de Calais. « Avant la police, ça se passait bien », confirme un chauffeur de la compagnie de transports Sitac Calais Opale Bus. « On est des fois plus embêtés par les Calaisiens que par les migrants. »
La préfecture prévoit de déployer jusqu’à 20 effectifs policiers sur au moins chacune des trois lignes de bus fléchées de la Côte d’Opale. / Crédits : Arto Victorri
Sur la ligne régionale numéro 423 au départ de Calais et à destination de la plage Gravelines, devenue un spot de départ pour les traversées, c’est la gendarmerie mobile qui prend le relais. « Quand les agents entrent dans le bus, ils viennent nous voir, nous demandent nos origines et nos noms », témoigne Adnan (1) en attendant l’arrivée du bus sous un abri de la gare routière. « Ils veulent savoir combien de personnes vont tenter la traversée le soir même. Je pense qu’ils transmettent ensuite à leurs collègues qui sont sur les plages. » Sa petite fille de deux ans lui tient fermement la main tandis que sa femme veille sur leur nouveau-né. Voilà déjà plus de trois mois que la famille originaire du Koweït essaie d’aller en Angleterre pour y rejoindre des proches, sans succès. Le père soupire :
« Je pense que ce sera notre dernière tentative ce soir. On est épuisés. »
Le collectif de maires, qui s’est senti « entendu » par le ministre, réclame notamment la création d’un fond de compensation des frais engagés par les collectivités et la renégociation des accords du Touquet. « Sur l’aspect sécuritaire, il y a beaucoup de choses qui ont été demandées (…) et à juste titre pour les maires et les habitants », a commenté dans La Voix du Nord Antoine Benoît, maire sans étiquette de la petite ville d’Audresselles. Au sein du collectif, ce membre porte une voix pourtant dissonante et explique s’être senti « pris au piège » lors de la rencontre avec le ministre de l’Intérieur. Il regrette :
« Le ministre nous a vendu son discours migratoire mais si les migrants ne sont pas accompagnés, ça ne s’arrêtera pas. »
Lors de sa visite, Bruno Retailleau a effectivement balayé tout projet humanitaire. « Hors de question de créer un appel d’air », s’est-t-il justifié, glacial. En avril dernier, le collectif de maires a aussi fait disparaître de sa liste de revendications la création de lieux d’accueil, qu’il proposait encore en novembre 2024. Martial Beyaert, maire socialiste de Grande-Synthe, s’est dit « contre le tout coercitif » et a refusé de rejoindre le collectif, tout comme les villes de Dunkerque et Boulogne-sur-Mer.
L’exemple de Calais
Peu importe, les maires les plus déterminés ont prévenu dans un communiqué en avril dernier : « Faute de réponses rapides et concrètes à ces revendications, le collectif envisage de mener des actions fortes pour que les difficultés des élus locaux du littoral ne tombent pas dans l’oubli. » Des « actions fortes » qui passent par rendre leurs villes inhospitalières aux personnes exilées. En novembre, Natacha Bouchart a commandé 3.200 tonnes d’enrochements pour condamner les lieux de vie des personnes exilées à Calais et empêcher l’accès aux associations humanitaires.
En novembre, Natacha Bouchart a commandé 3.200 tonnes d’enrochements pour condamner les lieux de vie des personnes exilées à Calais. / Crédits : Arto Victorri
Depuis 2018, les autorités se reposent sur « le délit d’installation en réunion sur un terrain communal ou privé » pour faire évacuer toutes les 48 heures les habitants des lieux de vie informels à Calais. « Il s’agit d’un détournement de procédure puisque les personnes se réinstallent immédiatement », estime l’association Human Rights Observer (HRO), qui a comptabilisé 166 opérations de ce type en 2024 et autant d’arrestations. En juillet, deux utilitaires d’une société de nettoyage se sont rendus le long du quai de la Meuse, suivis par quatre fourgons de la police nationale. Les quelques tentes installées au bord d’un parking ont été traînées au sol et jetées à la benne. Des dizaines de jeunes exilés se sont empressés de ramasser leurs affaires avant de se disperser dans le quartier par petits groupes. « C’est comme Tom et Jerry », résume Amar (1), un Tunisien en exil depuis deux longues années.
« Dès qu’une occupation a lieu (…), je fais immédiatement lancer une procédure d’expulsion », a assuré à ses administrés Natacha Bouchart dans un courrier du 13 mai 2025 :
« Je suis déterminée à aller plus loin (…). J’utiliserai tous les leviers à ma disposition en tant que maire : cela pourra passer par la pose de clôtures, l’installation d’enrochements, ou tout autre mesure de sécurisation, avec l’appui de la police municipale. »
L’édile n’en est pas à son coup d’essai. Elle s’était notamment fait connaître pour ses appels à délation sur Facebook en 2013 ou ses arrêtés municipaux de 2017 interdisant aux associations de distribuer de la nourriture et d’installer des douches, tous déboutés par la justice.
Terres hostiles
Ces coups de force ont donné des idées. Alors que la police des transports a récemment été étendue à la ville de Loon-Plage, le maire et les représentants de la préfecture ont expliqué en réunion publique à leurs administrés « étudier différentes possibilités » pour aller plus loin et restreindre l’accès des bus gratuits aux exilés. « On ne peut pas refuser les passagers quel qu’ils soient : les chauffeurs ne sont pas là pour ça, la puissance publique que je représente non plus », a expliqué Laurent Pidoux, le directeur général de la communauté de Dunkerque, en réponse à des riverains ayant exprimé, à nouveau, leur « sentiment d’insécurité ». « On a étudié notamment (…) la possibilité de faire en sorte de sauter parfois des arrêts », a-t-il poursuivi, en faisant référence aux arrêts fréquentés par les migrants.
En mai 2020, la compagnie de transports Sitac Calais Opale Bus avait été accusée de discriminations à l’égard des exilés. Des personnes noires ont été violemment éjectées d’un bus par la police et le directeur du réseau a reconnu que les chauffeurs « évitaient de prendre des migrants » pour des raisons sanitaires. Une problématique toujours d’actualité, selon l’association HRO, qui a observé à plusieurs reprises des pratiques de « profilage racial et de discriminations » dans le réseau de bus calaisien depuis la mise en place de la police des transports.
Quant à Corinne Noël, maire de la petite ville de Marck, en banlieue de Calais, elle a rejoint le collectif et pris exemple sur sa voisine en optant pour le déploiement de dispositifs urbains anti-exilés. En avril dernier, elle a annoncé l’installation d’enrochements, barrières, clôtures et merlons dans sa ville, grâce à des financements franco-britanniques. Depuis plusieurs années, les communes de Grande-Synthe, Coquelles, et Calais procèdent également au déboisement régulier des terrains pour empêcher les personnes exilées de s’y réfugier, au grand dam des associations de défense de l’environnement.
En novembre 2024, un mois après la création du collectif de maires, Bruno Retailleau a débarqué sur la Côte d’Opale et a approuvé un renforcement de l’effectif policier dans les commissariats de Calais et de Dunkerque. / Crédits : Arto Victorri
Depuis 2018, les autorités se reposent sur « le délit d’installation en réunion sur un terrain communal ou privé » pour faire évacuer toutes les 48 heures les habitants des lieux de vie informels à Calais. / Crédits : Arto Victorri
Une vingtaine de communes du littoral, dont une majorité membres du collectif de maires, participent aussi au « projet terminus » lancé en 2023. Celui-ci implique l’installation de plusieurs dizaines de caméras de vidéosurveillance « pour lutter contre les filières de passeurs ». Le dispositif est entièrement financé par les Britanniques, à hauteur de 200.000 à 300.000 euros par commune.
« On a parfois l’impression d’être nous-mêmes en prison », désespère Didier (1), un jeune retraité qui a pris l’habitude d’observer les départs depuis les berges d’Ambleteuse. « De toute façon, on ne les arrêtera pas, surtout qu’il y a la guerre partout. »
« Ils n’ont pas le choix. S’ils restent dans leurs pays, ils se prennent des bombes ou risquent d’être fusillés, c’est normal qu’ils se sauvent. »
Cycle infernal
Le gouvernement envisage de changer la doctrine d’intervention des gendarmes pour pouvoir mener des interceptions en mer, aujourd’hui rendues impossibles par le droit maritime. Le 10 juillet, un accord a été signé entre la France et le Royaume-Uni concernant la création de voies légales vers l’Angleterre en échange d’accords de réadmission en France de personnes exilées arrivées par embarcation. Des propositions qui ne satisfont aucun acteur à la frontière. « La problématique ne va pas être réglée par cette mesure », s’est emporté sur Franceinfo Natacha Bouchart :
« On va devoir gérer les migrants que le gouvernement britannique aura choisi de renvoyer en France. Quand on dit en France, ce n’est pas à Paris, Marseille ou au Touquet. C’est à Calais, à Grande-Synthe et dans les collectivités déjà impactées. »
« Je ne veux pas rester ici de toute façon », commente Ibrahim (1), un jeune palestinien sous obligation de quitter le territoire français (OQTF). Voilà deux mois qu’il survit, malgré la politique ultra sécuritaire de Calais. « J’ai tenté le passage 27 fois. Mais dès qu’on retourne sur les plages, la police nous empêche de traverser. » De leur côté, une trentaine d’associations signataires – parmi lesquelles Amnesty International, Médecins du Monde, le Secours Catholique ou la Ligue des droits de l’Homme – dénoncent « des mesures qui risquent d’accroître les dangers, de porter atteinte aux droits fondamentaux et d’augmenter le nombre de morts à la frontière ». La Manche n’est pas le seul cimetière du littoral. Le 15 juillet dernier, le corps d’un exilé a été retrouvé dans la zone d’activité de Transmarck, près de Calais, lieu de départ de camions vers l’Angleterre. Il avait 25 ans et avait quitté le Soudan. En février et en mai, deux Erythréens avaient aussi trouvé la mort en tentant de se cacher dans des poids lourds.
Contactées, la préfecture du Pas-de-Calais, les mairies de Calais, Loon-Plage et Audresselles n’ont pas souhaité répondre à StreetPress. Monsieur Pidoux, directeur général de la communauté urbaine de Dunkerque, et Monsieur Mignonet, président de la compagnie de bus Sitac Opale Bus, n’ont pas fait suite à nos sollicitations.
(1) Les prénoms ont été modifiés.
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