
Par Basile CAILLAUD
Parmi les 600 personnes à défiler samedi en soutien à la maternité d’Ancenis, des futures mamans. Léa, 26 ans, est de celles-ci. Pour elle, « accoucher ailleurs serait une déception ». Et une source supplémentaire de stress.
600 personnes ont pris part, samedi 9 septembre 2023, à la manifestation de soutien à la maternité d’Ancenis. Parmi celles-ci, plusieurs femmes enceintes ayant prévu d’accoucher dans le service ancenien. Pour certaines, il s’agit d’un premier enfant. Pour d’autres, c’est le deuxième voire le troisième.
Léa (1), 26 ans et habitante de Teillé, deviendra mère pour la première fois d’ici la fin novembre. « Le terme de la grossesse, c’est le 20 très exactement », précise-t-elle. Samedi, elle n’a pas pu être présente à la manifestation. « Je travaillais, justifie-t-elle. J’aurais aimé y aller pour soutenir l’équipe. » Sans doute aussi aurait-elle espéré trouver un peu de réconfort auprès des professionnelles et des autres mamans, comme elle dans l’incertitude.
« Un peu stressée »
Car c’est peu dire que Léa est tiraillée entre l’espoir et le désespoir depuis juillet dernier et l’annonce, dans un premier temps, d’une possible fermeture des salles de naissance au 1er novembre, en raison du départ à la retraite d’un gynécologue obstétricien. « Au départ, c’était des rumeurs, se souvient-elle. Puis on a reçu un mail de la maternité venant tout confirmer. Depuis, j’étais dans l’attente de nouvelles. Un peu stressée, je dois l’avouer. »
Une bonne nouvelle est tombée le 4 septembre. Dans nos colonnes, la directrice du centre hospitalier Erdre et Loire indiquait que le recrutement d’un nouveau gynécologue obstétricien était « en très bonne voie ». Alléluia ? « On m’a dit qu’il y avait de fortes chances que les salles de naissance restent ouvertes. Mais qu’il demeurait quelques incertitudes », raconte Léa.
« Des trous au planning » en novembre et décembre
Samedi, durant la manifestation, l’équipe de sages-femmes, auxiliaires de puériculture et aides-soignantes a confirmé, au travers d’un discours, qu’il existait effectivement « un risque de fermetures ponctuelles (des salles de naissance, N.D.L.R.), notamment en novembre et décembre ».
« Un gynécologue part à la retraite. Son remplaçant ne devrait pas arriver avant janvier 2024. Il y a donc deux mois durant lesquels il y a quelques trous au planning », confie une membre de l’équipe de la maternité souhaitant rester anonyme. Ces jours-là, accoucher à Ancenis ne sera donc pas possible. Les futures mamans seront transférées vers les hôpitaux ou cliniques de Nantes, Angers, Châteaubriant ou Cholet, avant de pouvoir être rapatriées vers l’établissement ancenien pour la suite de couche.
Léa, elle, espère ne pas avoir à affronter cela. « Accoucher à Ancenis, c’est un choix, affirme la jeune femme. Je crois que depuis toute petite, c’est acté dans mon esprit : j’accoucherai là-bas. Moi-même j’y suis née. Comme mon frère, ma sœur, mes parents, mes cousines… Accoucher ailleurs serait une déception. Et ça ajouterait du stress. Depuis le début de ma grossesse, je suis suivie par l’équipe de la maternité. Ils font tout, de A à Z. Justement, j’ai envie d’aller jusqu’au Z à Ancenis. »
(1) La personne interrogée n’a pas souhaité donner son nom de famille.
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