Trois mères de famille dénoncent l’humidité persistante et la présence de cafards dans leur immeuble situé boulevard de Normandie à Lorient (Morbihan). Contacté, Morbihan Habitat assure avoir pris les mesures nécessaires.
Au 4e étage d’un immeuble du boulevard de Normandie, à Lorient (Morbihan), Charlotte Bouthors, 37 ans, montre, excédée, les traces d’humidité sous la peinture qu’elle a refaite.
Arrivée en février 2021 avec ses quatre enfants dans ce logement HLM géré par Lorient Habitat (désormais Morbihan Habitat), elle a vite déchanté. « En mai juin, j’avais déjà fait une demande de relogement ! Il y avait des taches orange dans la chambre de mon fils. » L’humidité ronge, selon elle, les murs de l’immeuble, bâti dans les années 1960, et impacte la santé de sa fille de 3 ans, asthmatique.
Sa voisine du dessous, Cristina Dos Santos Pereira, 50 ans, auxiliaire de vie et mère de deux enfants, confirme : « Quand on arrive là, c’est bien peint. Mais au bout d’un moment, j’ai vu apparaître des moisissures sous les fenêtres. Après un an, la salle de bains est devenue noire. » Mais la bête noire de Cristina ce sont surtout… Les cafards.
Dans son téléphone, elle conserve des photos d’insectes pris sur les murs, dans sa cuisine. « Ça fait deux ans que ça dure ! Des techniciens n’arrêtent pas de venir avec des petits pistolets de produit, sans résultat. »
Exaspérée, Cristina a même envoyé un cafard mort dans un courrier à Lorient Habitat : « C’est plus un appartement, c’est comme si on vivait dans une cave ! »
Élodie : « Je dors dans le salon… »
Un étage en dessous, Élodie Le Quer, 33 ans, a la même phobie des blattes : « Je dors la lumière allumée depuis trois ans. » Dans son salon, une fine teinture rose dissimule les taches d’humidité sur le mur. Car la jeune mère de deux enfants espère que le bailleur prenne en charge les travaux. Mais le pire c’est, selon elle, la chambre qui donne sur l’arrière du bâtiment : « Je m’en sers de débarras tellement c’est humide. Je dors dans le salon. »
Un important dégât des eaux au 4e étage n’a rien arrangé en juin 2022… « Ma bonbonne sous douche a explosé !, raconte Charlotte Bouthors. Le plombier me l’a dit : au bout de quarante ans le cuivre ça lâche… »
Dans toute la colonne, les murs se sont remplis d’eau. Des machines ont tourné pendant un mois pour assécher tous les appartements. « C’était insupportable le bruit, se rappelle Cristina. Et il fallait laisser les fenêtres fermées en plein été… »
« Un bâtiment qui vit bien »
Responsable de la maintenance à Morbihan Habitat, Benoît Agache s’étonne de cette accumulation de griefs. « Sur le boulevard de Normandie, je suis surpris, ce n’est pas l’écho qu’on a. C’est un bâtiment qui vit bien. » Il garde bien trace dans ses dossiers du sinistre de 2022. Et reconnaît également qu’après une première opération anti-nuisibles en 2022, d’autres interventions contre les cafards ont été récemment nécessaires. La dernière date du 28 mars 2023.
Le bâtiment ne souffre-t-il pas d’un problème d’humidité ? « Jusqu’ici, le bâtiment était en ventilation naturelle, précise le technicien de Morbihan Habitat. On met en œuvre de la ventilation mécanique contrôlée (VMC). Ça va permettre d’assurer des débits de ventilation constante et de résorber l’humidité. »
Le système vient d’être mis au service, ce 7 avril 2023. Trop tard pour les trois locataires qui multiplient les démarches pour être relogées. « On me dit qu’il n’y a que des T2 disponibles, commente Élodie Le Quer. Mais je préfère un T2 sain qu’un T4 pourri ! »
Elsa GAUTIER.
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