Les retraités étaient nombreux dans les cortèges du Morbihan, ce jeudi 19 janvier 2023, à se mobiliser contre la réforme des retraites souhaitée par le gouvernement. Pour la plupart, il s’agit de faire preuve de solidarité et de s’engager pour les générations de travailleurs à venir.
20 000. Ils étaient 20 000 à battre le pavé dans le Morbihan, ce jeudi 19 janvier 2023, bravant la pluie et le froid, pour exprimer leur rejet de la réforme des retraites, présentée le 10 janvier par le gouvernement. Dans les cortèges, des jeunes, mais aussi de nombreux retraités. Daniel, 63 ans, venu de Pluméliau-Bieuzy, manifestait dans le centre-ville de Pontivy : « J’ai une retraite de 1 500 € par mois. Heureusement que ma femme touche presque autant. Celui qui paye un loyer avant d’arriver à la retraite, je ne sais pas comment il s’en sort ! Donc une retraite à 1 200 € pour une carrière complète, c’est le minimum ! C’est bien beau de dire aux gens que s’ils trouvent leur métier pénible, il suffit de changer. Mais à chaque fois, on repart à zéro. Et cela impacte le calcul des 25 meilleures années pour la retraite. »
Une réforme aux effets négatifs à court et long termes
Malgré la pluie battante, près de 200 personnes sont venues manifester à Groix : « Il y avait déjà beaucoup de monde à manifester ici en 2010, mais ils sont encore plus nombreux cette fois-ci », affirme Claudine, retraitée de l’Éducation nationale. Parmi eux, nombreux sont ceux qui s’inquiètent des effets à court et long termes de cette réforme : « Moi je suis parti à la retraite à 60 ans. Nous devons nous mobiliser pour les générations à venir ! » ajoute Guéna Ianco, employé municipal, à la retraite depuis dix ans, membre de la CGT.
« C’est une question d’humanité »
Viviane, elle, attend le bus, cours de Chazelles, à Lorient. Les manifestants sont à 100 m, elle ne les accompagne que du regard : « Je suis déjà retraitée, ça ne me concerne plus. » Ce n’est pas l’avis des nombreux autres manifestants aux cheveux grisonnants qui l’entourent. Michel, Ploemeurois de 74 ans, assure : « Cette réforme concerne mes enfants, mes petits-enfants. De participer à cette manifestation est, pour moi, une façon de dénoncer le type de société dans laquelle on vit. C’est une question d’humanité alors que notre système, de plus en plus libéral, condamne une partie de la population à travailler pour les autres et ensuite à se faire jeter. » Et ce retraité du médico-social d’ajouter, en y intégrant la question du climat : « J’aurais aimé que cette manifestation crie plus son désaccord avec la façon dont ce pays, ce monde, sont gouvernés. »
Michèle et Michel, retraités depuis quinze ans, ont répondu présent. Ces Vannetais sont là ce jeudi « pour l’avenir des jeunes. On a peur pour eux. Peur qu’au moment de s’arrêter, ils soient déjà malades ou morts. On ne veut pas ça pour les jeunes ». Habitué à manifester depuis plusieurs années, le couple estime que « le cap, c’est l’humain ».