
La situation aux urgences du centre hospitalier régional universitaire (CHRU) de Brest a été compliquée, ce week-end, par manque de lits d’hospitalisation. Des patients âgés ont passé jusqu’à vingt-sept heures sur un brancard !
Deux patients de 89 ans qui sont restés vingt-sept heures sur un brancard aux urgences de l’hôpital de La Cavale-Blanche à Brest. Des personnels venus travailler une journée normale de sept heures trente 30 qui ont dû, au pied levé, passer sur un horaire de douze heures auprès des patients. La situation était très tendue, le week-end des 26 et 27 novembre 2022, dans tous les services d’urgences du centre hospitalier régional universitaire (CHRU) de Brest-Carhaix.
Dimanche, 141 adultes et 98 enfants aux urgences
« Pour tout le week-end, nous vous invitons à contacter le 15 avant d’aller aux urgences du CHRU de Brest-Carhaix pour avoir une réponse médicale immédiate », alertait l’Agence régionale de santé (ARS), le samedi.
C’est du bricolage !
La direction du CHRU précisait, ce lundi, les passages aux urgences adultes de La Cavale-Blanche : 135 le samedi et 141 le dimanche, pour une moyenne de 130 passages. Mais la difficulté se situait dans le peu de lits de médecine disponibles pour accueillir les patients devant être hospitalisés. Des lits supplémentaires ont dû être ouverts. La pédiatrie a accueilli 98 patients aux urgences samedi et autant dimanche, pour une moyenne se situant à 76 passages par jour. « Le nombre d’hospitalisation a été important dès le début de semaine dernière, imposant l’ouverture de lits supplémentaires, et cela s’est accentué en fin de semaine », précise la direction du CHRU de Brest.
L’attente allongée devenue hospitalisation
L’an dernier déjà, l’hôpital avait connu une tension de niveau 2 début décembre et la salle d’attente allongée. Un ancien garage d’ambulances était resté ouvert vingt-quatre heures sur vingt-quatre.
De son côté, le syndicat CGT du CHRU de Brest dénonce justement cette « salle d’attente allongée qui peut accueillir jusqu’à 26 brancards, devenue un service d’hospitalisation où les gens peuvent rester un ou deux jours dans l’attente d’un lit, alors qu’à l’origine, il ne devait être ouvert que de 12 h à 20 h. C’est du bricolage ! ». L’espace n’offre aucune intimité et les patients sont à la charge d’un binôme composé d’un infirmier et d’un aide-soignant. Il n’y a pas de toilettes, ni de point d’eau, la lumière y reste allumée en permanence.
« Manque de personnel »
« Cela a été la crise toute la semaine mais vendredi soir, il restait huit personnes âgées dans cet espace, dont deux personnes de 89 ans qui sont restées vingt-sept heures sur un brancard avec juste une collation. La difficulté est aussi de trouver du personnel. Quand le service interne de remplacement ne trouve personne pour que la salle d’attente allongée reste ouverte, ils vont puiser dans les urgences et les réanimations ou ils demandent aux soignants de rester durant douze heures au lieu de sept heures trente. Ce lundi midi, 19 patients étaient dans la salle allongée et quatre transferts étaient prévus vers la nouvelle unité post-urgences de l’hôpital Morvan. De même, en pédiatrie, à Morvan, le plan hôpital en tension a été déclenché avec l’ouverture de lits de crise ».
Auteur : Catherine Le Guen