À l’occasion de la Journée internationale de la visibilité transgenre, le Collectif trans en Finistère sud organise un espace de convivialité, sur l’esplanade François-Mitterrand, samedi 29 mars 2025, à Quimper (Finistère). L’occasion de faire de la pédagogie, mais aussi de rappeler les discriminations dont ils et elles font l’objet et qui se multiplient.
Par Clemence DILIGENT.
Investir l’espace public pour se rendre visible : voilà l’objectif de la journée organisée par le Collectif trans en Finistère Sud (CTEFS), samedi 29 mars 2025. Avant la Journée internationale de visibilité des personnes trans, ils et elles ont décidé de l’avancer de quelques jours pour toucher un maximum de personnes et monter un village associatif sur l’esplanade François-Mitterrand.
« On souhaite un espace de convivialité, pour attirer les passants », résume Eva, bénévole depuis un an et demi.
Lire aussi : TÉMOIGNAGE. « C’était une renaissance » : à Laval, Cassandre a changé de genre
Aller au delà de l’image « paillette de la transidentité »
Derrière cet événement festif, c’est l’occasion de montrer qu’ils et elles sont « trans, mais pas que », et de faire de la pédagogie. De la musique aux créations en passant par les bénévoles sur place, tout sera fait par des personnes transgenres.
« C’est important de se le rappeler à nous-même, parce qu’une grande part de nos vécus, de nos vies, est liée à ça », abonde Audrey, bénévole depuis trois ans.
Cette visibilité leur permet de réclamer plus de droits mais a également un revers, celui d’être plus facilement soumis aux discriminations. « Il faut dépasser le stade Netflix paillette de la transidentité », abonde Eva, relatant le « Pink washing » autrement dit le discours inclusif de façade.
« C’est important de rappeler que l’on parle d’humains », reprend Audrey. Lors de leurs événements à Quimper, en quatre ans d’existence, aucun comportement violent n’a été noté, même si elles constatent des comportements beaucoup plus décomplexés.
« À la fin du cortège [le 8 mars], on a été pris à partie, et il y a eu des saluts nazis », souffle Audrey.
Lire aussi : L’éducation à la sexualité à l’école sous pression. Nouvelle enquête de la « Fabrique du mensonge »
Des discriminations « d’une banalité quotidienne »
Elles organisent ainsi des groupes de parole, confidentiels et sécurisés, et accompagnent les personnes qui commencent leur parcours ou qui sont perdues pour rassurer sur le fait que « l’on n’est pas seul ».
« On a le droit de demander un changement de nom pour que les papiers soient en accord avec notre ressenti. Nous pensons que faire ce changement nous protège des discriminations », détaille Eva.
Car avoir une expression de genre qui n’est pas en accord avec son prénom, c’est être « outé », autrement dit dévoiler sa transidentité au grand jour régulièrement, et risquer des discriminations quotidiennes. « Ce sont des gestes d’une banalité quotidienne, comme aller chercher un colis ou aller voter. »
Avant d’espérer voir leurs droits évoluer, elles voudraient déjà les voir correctement appliqués et ne plus avoir à craindre leur recul. « Certains cherchent à revenir sur nos droits, alors que c’est vital pour nous », s’émeut Audrey, qui rappelle que de vraies personnes subissent ces violences, et « ont leurs vies détruites ». « On veut juste une vie normale », demandent-elles.
Collectif trans en Finistère Sud (CTEFS) , Quimper. Journée internationale de la visibilité transgenre (TDOV), samedi 29 mars 2025, de 13 h à 18 h, esplanade François-Mitterrand. Permanence les 1er et 3e samedis du mois, de 14 h à 17 h, groupe de parole le 3e jeudi du mois, de 20 h à 22 h, ouvert au public dès 19 h, dans les locaux de l’association Flux, 3, rue du Cosquer, Quimper.
°°°
URL de cet article: https://lherminerouge.fr/trans-mais-pas-que-le-collectif-trans-investit-lespace-public-a-quimper-samedi-29-mars-2025-of-fr-27-03-25/