
Mardi 5 septembre, deux femmes de 21 ans et 20 ans et un homme de 25 ans étaient jugés par le tribunal correctionnel de Nantes, en comparution immédiate, pour avoir participé à un attroupement lors des manifestations contre la réforme des retraites, en mars dernier.
Le 7 mars, sixième journée de mobilisation contre la réforme des retraites, 30 000 personnes descendent dans la rue. La manifestation commence paisiblement dès le matin. Seulement, aux alentours de 12 h, des affrontements entre les manifestants et les forces de l’ordre prennent place. Les forces de l’ordre procèdent à quatorze interpellations. Ce mardi 5 septembre, au tribunal judiciaire de Nantes, deux femmes de 21 ans et 20 ans et un homme de 25 ans sont notamment jugés pour avoir participé à un attroupement après sommation de se disperser.
Selon les policiers, ils avaient sur eux des masques chirurgicaux, des lunettes, du sérum physiologique. L’une d’entre elles aurait également eu sur elle un marteau. Il est impossible aujourd’hui d’attester que le marteau, retrouvé dans l’ensemble des objets confisqués, appartenait à ma cliente et non pas à un autre manifestant. Aucune précision n’a été donnée à ce titre !
argue son avocat, Pierre Huriet.
La défense soulève des conclusions de nullité. L’absence de signature de leurs clients sur la fiche d’interpellation constitue, selon elle, une erreur de nature à faire tomber toute la procédure. Le procureur, Gaël Sallio, n’est pas de cet avis : Ce n’est pas un procès-verbal, ce n’est pas une obligation de le signer !
. Son importance est capitale, impossible de connaître l’agent interpellateur ! La loi existe pour protéger les libertés individuelles
, rétorque l’avocat.
Le sérum de l’avocat
Comme en mars, lors de leur garde à vue, les prévenus exercent leur droit au silence. Il n’y a, au dossier, aucun détail, aucune preuve, qu’une sommation, dans les règles imposées par le code de la sécurité intérieure, ait bel et bien eu lieu »,
plaide Maxime Gouache. Lui et son confrère demandent la relaxe de leurs clients.
Pour le parquet, l’infraction est bel et bien caractérisée. Ils sont venus pour en découdre. On ne vient pas en manifestation avec du sérum physiologique et des masques de façon pacifique », affirment-ils.
Personnellement, quand je vais manifester à Nantes, je prends souvent du sérum physiologique, réplique Maxime Gouache. J’espère que je ne serai pas vu comme fauteur de troubles par le ministère public !
Le tribunal correctionnel a renvoyé son délibéré au 3 octobre.
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