UE : la soumission. (NBH – 29/07/25)

On se souvient le livre de politique-fiction délirant et fascisant écrit par Michel Houellebecq et qui s’appelait La Soumission.

La présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen a elle écrit dans le réel une page de l’histoire de l’UE qui pourrait porter ce même titre : la soumission.

En signant l’accord commercial avec Donald Trump, von der Leyen se soumet au diktat des Etats-Unis.

Le cadre d’abord. 

Von der Leyen  se rend au golf privé de Trump pour négocier. En fait pour capituler. Comme disait l’autre « Imagine-t-on de Gaulle » se rendre ainsi comme un larbin dans le chez-soi de son interlocuteur? Symboliquement c’était le premier geste de soumission.

Le résultat ensuite.

Le résultat de ces « négociations » c’est que l’UE va payer des droits de douanes de 15% au lieu des 2% actuels. Certes Trump menaçait les Européens d’une augmentation de 30%. Mais cela fait partie du style Al Capone du président des Etats-Unis.

Mais ce qui est plus grave encore c’est que la taxation est unilatérale. Les biens étasuniens eux ne sont pas taxés: cela porte un nom, capitulation.

Soyons justes. L’UE préserve ses normes. Sans cela autant se dissoudre même en tant que vassal. 

Mais tout de même le contrat est léonin. Jugez plutôt: l’UE devra investir 600 milliards aux Etats-Unis. Ces investissements ne se feront donc pas en Europe avec toutes les conséquences que cela implique pour l’emploi, la production et l’environnement.

De plus l’UE devra acheter pour 750 milliards d’armement et d’énergie (pétrole et gaz de schiste) aux Etats-Unis. Les milliards prévus pour l’armement iront donc des poches des peuple d’Europe aux poches des grandes entreprises étasuniennes. Trump avait exigé la hausse des budgets militaires des Européens lors du sommet de l’OTAN et les Européens s’étaient couchés. On voit pourquoi.

« Le plus grand accord jamais signé » a dit Trump. On peut comprendre sa satisfaction d’avoir imposer les intérêts étasuniens sans coup férir, au golf de Turnberry, propriété de Trump, en Ecosse et sans faire semblant d’avoir la moindre considération pour ses interlocuteurs européens. Reconnaissons que la capacité du capital européen à s’affaler devant les Etats-Unis est une constante depuis 1945.

Jean-Luc Mélenchon a déclaré:  » Tout a été cédé à Trump avec le droit de changer les règles du jeu établies en 75 ans de relations bilatérales. Droits de douane, obligation d’achat, taxe de 5 % sur le PIB : le libéralisme, la concurrence libre et non faussée et autres règles du Traité de Lisbonne sont une mauvaise blague. Le choix de l’insoumission à l’Empire et le non-alignement sont la seule alternative disponible. LFI le propose. Les autres sont déjà couchés ».

Le plus surréel, le plus ahurissant, le plus pathétique c’est la réaction du Premier ministre François Bayrou qui a regretté « un jour sombre et une Union européenne qui se résout à la soumission ». 

On n’ose pas le réveiller et lui demander pourquoi le gouvernement de la France valide, cautionne et accepte ce « jour sombre » et cette soumission. Bayrou, s’il était cohérent avec lui-même, devrait démissionner ou refuser d’accepter cet accord de Turnberry. Mais on ne voit guère personne qui prenne au sérieux les propos d’un Premier ministre qui va tomber incessamment.

La bourgeoisie, la classe capitaliste et ses créatures, les néofascistes (RN) et la droite (Macronie et LR), nous la jouent « patriotes », eux dont l’histoire a – ô combien! – démontré depuis 1789, qu’ils n’ont d’autre patrie que leurs intérêts. Une classe qui s’est prosternée devant les monarchies coalisées contre la Révolution, devant Metternich et Bismarck, puis devant le Reich de mille ans et depuis 1945 devant l’Empire étasunien.

Mais d’ailleurs nous viennent d’autres exemples, celui de la résistance. A Pékin et Brasilia on voit des gouvernements qui ne cèdent pas au chantage du gangster de la Maison Blanche et qui ripostent: tu augmentes tes droits de douanes, j’augmente les miens. Certes pour la Chine c’est sans doute plus facile dans la mesure où sa puissance commerciale s’équilibre avec celle des Etats-Unis. De plus la Chine est un Etat quand l’UE est un « machin » composé de 27 Etats ayant chacun leurs intérêts. Mais le Brésil de Lula montre ce que dignité veut dire.

Comparons la capacité de résistance de l’ancien métallo brésilien, de la grande bourgeoise allemande et du maire démocrate-chrétien de Pau aux pressions du golfeur maître-chanteur et milliardaire étasunien et tentons d’en tirer une leçon…

AM

Source : https://nbh-pour-un-nouveau-bloc-historique.over-blog.com/2025/07/ue-la-soumission.html

URL de cet article : https://lherminerouge.fr/ue-la-soumission-nbh-29-07-25/

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *