
La politique de la peur. C’était la ligne principale retenue par Emmanuel Macron lors de son allocution télévisée de ce mercredi 5 mars. À coups de graphiques, de pourcentages et d’encadrés, le chef de l’État l’a affirmé en direct à la télévision : « la menace russe est là », « nous touche », sans « connaître de frontières ». À en croire le président, la Russie sera bientôt aux portes du pays.
Même son de cloche ce matin du côté du ministre des Affaires étrangères, Jean-Noël Barrot : « La ligne de front ne cesse de se rapprocher de nous ». Que la Russie participe à des opérations de déstabilisation, de désinformation, c’est une chose. Mais affirmer que son armée serait bientôt aux portes de l’Europe, c’en est bien une autre, complètement fausse.
Le seul objectif de la rhétorique de l’exécutif est de préparer l’opinion à une économie de guerre, pour préparer la guerre. Celle-ci s’organiserait par des sacrifices de conquis sociaux, puisque les plus riches ne seraient pas mis à contribution par l’impôt. Déboussolés par l’abandon des nord-américains et l’alignement de la Maison Blanche sur Moscou, les atlantistes de tous bords ne sont pas prêts à remettre en question l’appartenance à l’OTAN et le gavage des industriels de l’armement. Ils ont mis le pays dans l’impasse, refusant toutes les options de négociations pour la paix avancées par LFI ces trois dernières années, et continuent de se pavaner. Au mépris des vies perdues sur le front de l’Est. Notre article.
Face à la Russie, Macron prépare la guerre… et les plus pauvres à payer pour la financer
C’est donc un Emmanuel Macron à la mine grave qui a pris la parole hier soir. D’aucuns auraient pu s’attendre un mea culpa de sa part. Pour avoir cru que se maintenir dans le giron de l’OTAN et des États-Unis était la seule solution, pour avoir décrété qu’on ne pouvait plus parler à Vladimir Poutine quand bien même il faut traiter avec les agresseurs et pas seulement avec le pays agressé et ses alliés, pour avoir entretenu l’idée qu’une issue militaire était la seule possibilité pour ce qu’il passe sur le front de l’est.
Au lieu de quoi, Emmanuel Macron a commencé à préparer le pays à l’économie de guerre. Une espèce de nouveau « quoi qu’il en coûte ». « Nous aurons à faire de nouveaux choix budgétaires et des investissements supplémentaires devenus indispensables […] Il faudra des réformes, des choix, du courage », a affirmé le chef de l’État. Le tout, annoncé sans hausse des impôts. Ce langage utilisé par les néolibéraux ne laisse planer aucun doute sur ce qui attend les Français. La question est posée : où l’argent sera-t-il pris ? Dans nos écoles ? Nos hôpitaux ? Nos retraites ? « Une économie de guerre qui ne met pas à contribution les ultrariches est une arnaque contre le peuple », a rapidement dénoncé le député LFI Antoine Léaument.
Vous entendez cette musique qui monte ? Sur RMC le 4 mars 2025, le président du MEDEF Patrick Martin prend l’exemple du Danemark : « Le Danemark a décidé de reporter à 70 ans l’âge de départ à la retraite pour que l’économie finance l’effort de guerre ». Ce 6 mars 2023, le ministre des Armées Sébastien Lecornu parle d’une mobilisation de l’épargne des Français « de manière volontaire » pour financer la Défense. Les instituts de sondages, comme IPSOS, publient déjà des études sur les jeunes prêts à s’enrôler dans l’armée « en cas de guerre ».
;Pour aller plus loin : Trump/Poutine : Et soudain, le RN devint définitivement atlantiste

Pour la guerre, au diable les règles sur le déficit et tant pis si les industriels nord-américains récoltent le pactole
Dans le même temps, la présidente de la commission européenne a vanté de 800 milliards d’euros mobilisés pour « réarmer l’Europe » et un assouplissement des règles budgétaires de l’Union européenne. Nous proposerons d’activer la clause d’échappement nationale du Pacte de stabilité et de croissance. Cela permettra aux États membres d’augmenter considérablement leurs dépenses de défense sans déclencher la procédure de déficit excessif », selon les mots d’Ursula Von der Leyen. Au diable la fameuse règle des 3 % maximum de déficit !
Problème : ce plan de réarmement ne s’accompagnerait d’une quelconque stratégie industrielle. De si grandes dépenses profiteront encore davantage… aux industriels de l’armement nord-américains. Pour rappel, la moitié des dépenses militaires de l’Union européenne servent à acheter des armes aux États-Unis !
Face à cette économie de guerre, les insoumis défendent une économie de la paix qui répond aux besoins de la population. Ils tiennent une position non-alignée pour la France sur la scène internationale. Critiqués par beaucoup d’éditorialistes et autres médiacrates pour leur soi-disant « poutinôlatrie », ils restent les seuls à avoir accueilli des opposants au régime poutinien en France et à plaider dès le début du conflit pour une paix négociée sous l’égide de l’Organisation pour la Sécurité et la Coopération en Europe (OSCE), avec des garanties de sécurité mutuelle à la fois pour l’Ukraine et la Russie, afin de permettre une paix durable à l’Est.
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Source: https://linsoumission.fr/2025/03/06/ukraine-russie-macron-guerre/
URL de cet article: https://lherminerouge.fr/ukraine-russie-macron-prepare-la-france-a-leconomie-de-guerre-et-aux-sacrifices-sociaux-li-fr-6-03-25/↗