
De la fatigue, des aides (souvent limitées) perçues par la majorité mais pas tous et des mois après la tempête les agriculteurs, notamment en bio, ont souffert après le passage de Ciaran.
Par David CORMIER.
« Quand la tempête a été annoncée, je n’étais pas plus inquiète que cela. Mais le matin, quand je suis arrivée, j’ai un peu déchanté ». Eve Herry, 38 ans, maraîchère bio à Gouesnou, au nord de Brest, se rappelle la désolation dans son exploitation, après le passage de Ciaran, le 2 novembre 2023. « Sur les quatre tunnels, trois ont plié et étaient foutus. Un a tenu, par chance, celui où je venais de planter l’ail et les oignons. Un autre a eu ses cultures sauves ». Elle a estimé le préjudice entre 10 000 et 12 000 €.
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Un an après Ciaran, les agriculteurs bio n’ont pas encore tous perçu les aides
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Par David Cormier
Le 08 novembre 2024 à 15h57
De la fatigue, des aides (souvent limitées) perçues par la majorité mais pas tous et des mois après la tempête les agriculteurs, notamment en bio, ont souffert après le passage de Ciaran.
« Quand la tempête a été annoncée, je n’étais pas plus inquiète que cela. Mais le matin, quand je suis arrivée, j’ai un peu déchanté ». Eve Herry, 38 ans, maraîchère bio à Gouesnou, au nord de Brest, se rappelle la désolation dans son exploitation, après le passage de Ciaran, le 2 novembre 2023. « Sur les quatre tunnels, trois ont plié et étaient foutus. Un a tenu, par chance, celui où je venais de planter l’ail et les oignons. Un autre a eu ses cultures sauves ». Elle a estimé le préjudice entre 10 000 et 12 000 €.
Plutôt que d’attendre d’hypothétiques aides de l’État pour l’achat de tunnels neufs et donc chers, elle en a trouvé d’autres, d’occasion comme les premiers, à Morlaix. « Un pépiniériste arrêtait. Il y a eu cinq jours de démontage et tout l’hiver pour remonter. Le 11 novembre, c’était férié, il faisait beau. Nous étions une quarantaine, dont des clients, à avoir fait place nette ici ». À noter que, dans la plupart des cas, les assureurs ne veulent pas assurer les tunnels.
Une solidarité…
Le Groupement des agriculteurs bio (GAB) du Finistère a lancé un appel à la solidarité financière et à donner un coup de main. « Nous avons reçu 24 000 €. Nous ne voulions pas de trop petites aides qui n’auraient servi à rien. Nous avons décidé de les répartir entre les neuf maraîchers bio du Finistère installés depuis moins de trois ans, qui avaient donc touché des aides à l’installation et allaient vite atteindre le plafond autorisé sur trois ans. L’État allait leur verser de petites sommes, alors qu’ils n’ont pas eu le temps de faire beaucoup de trésorerie », explique Jérôme Le Pape, chargé de mission au GAB. Eve a donc perçu environ 2 800 €, soit un tiers du coût d’un tunnel, de quoi compléter le reste à charge.
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… et des difficultés
Le groupement a constaté que certains professionnels, un peu plus que d’habitude, ont préféré arrêter après Ciaran, qui succédait à la sécheresse de 2022 et la crise de la filière bio. « La moitié des fermes interrogées n’ont pas retrouvé le même état qu’avant la tempête », note le groupement. « 63 % des 119 répondants à notre enquête ont demandé des aides. 53 ont reçu les aides demandées, 17 les attendent et cinq ne les auront pas. 25 personnes ne vont pas bien et plus d’un tiers indiquent ressentir de la fatigue voire une grande fatigue »
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