Par Adrien DUQUENOY
Selon Le Figaro, « le gouvernement prépare une potion amère pour les Français ». Qu’en est-il ?
« Budget 2024 : le gouvernement prépare une potion amère pour les Français », titre Le Figaro en date du 21 août. Si Macron réunit ses ministres pour leur rentrée mercredi 23 août, les mesures budgétaires qui devraient y être annoncées circulent déjà dans la presse. Au programme : une saignée dans les services publics et le pouvoir d’achat ! Le ministère des Comptes publics annonce vouloir trouver 15 milliards d’euros d’économies. « Nous ne pouvons pas faire autrement », indique une source du ministère des Comptes publics au Figaro. Ah bon ? Et pourquoi donc ? Eh bien, précise le ministère au quotidien, parce que le gouvernement « s’est fermement “engagé” auprès de l’agence de notation de référence Standard & Poor’s à respecter les bonnes résolutions budgétaires prises à Bruxelles en avril ». Comprenez : l’engagement de Macron auprès du capital financier dont il représente les intérêts.
La santé dans le collimateur
Diverses pistes sont évoquées, parmi lesquelles des hausses de taxes et des réductions d’avantages fiscaux pour les ménages et les entreprises… mais c’est sur le secteur de la santé que le gouvernement entend concentrer le tir. « “Evidemment (…) c’est sur ce point qu’il y a le plus d’économies à faire”, souffle-t-on à Bercy. » (Le Figaro). Entre autres, est envisagée l’idée d’augmenter la franchise médicale, c’est-à-dire de diminuer encore les remboursements sur les boîtes de médicament, sur les actes médicaux et paramédicaux ou les transports sanitaires. Pour exemple, la « participation forfaitaire », c’est-à-dire la partie non remboursée lors d’une consultation chez le médecin, pourrait doubler ! Une mesure refusée par le principal syndicat de généralistes, MG France, pour qui cela n’aurait pour conséquence que de faire « trinquer les plus modestes ».
« Des pistes d’économies explosives » (Le Parisien)
La population est prise à la gorge. L’inflation pèse sur les budgets. Les prix continuent de grimper. Au 1er août, l’électricité a pris 10 %. De nouvelles mesures contre l’école, contre les retraites… voient le jour. Les droits les plus élémentaires de la population sont continuellement disloqués. La politique macroniste s’y emploie… mais, dans le même temps, chaque mesure ne fait que nourrir et approfondir la profonde haine des travailleurs et des jeunes contre Macron et tous ceux qui défendent sa politique. Une profonde haine qui menace tout l’édifice. Au point que Le Figaro s’inquiète de mesures prises « alors que la poussière de la bataille des retraites retombe à peine » et que « le gouvernement connaît le caractère potentiellement inflammable de telles mesures sociales ».
L’ordre… et l’arc républicain… pour sauver Macron
Début août, Stéphane Le Foll, ancien ministre PS de Hollande, commettait une tribune parue dans Le Point et intitulée « Monsieur Mélenchon, êtes-vous encore républicain ? ». Le contenu de cette tribune se résumant assez facilement par ces premières lignes, Jean-Luc Mélenchon y est accusé d’exprimer une certaine haine envers « la gauche qui a gouverné » puisqu’il a osé dénoncer, suite au meurtre de Nahel, la loi Cazeneuve de 2017 donnant permis de tuer aux policiers. Assurément, et sans surprise, Stéphane Le Foll confirme sa fidélité à la politique de Hollande. Mais il donne ici un certain éclairage à ce que Macron appelle « l’arc républicain », c’est-à-dire le regroupement de tous ceux qui considèrent, Rassemblement national compris, que Macron, en monarque présidentielle assis sur le trône de la Ve République, doit pouvoir, même minoritaire et isolé parmi le peuple, imposer « l’ordre » pour que perdure sa politique. Ce n’est pas le point de vue de Jean-Luc Mélenchon et de La France insoumise, effectivement. Et la perspective que s’agrègent autour de LFI, sur un axe de résistance, travailleurs et jeunes, représente pour Macron un danger considérable. Plus que jamais, l’heure est au renforcement de la force de rupture incarnée par La France insoumise. Avec d’ores et déjà plus de 3 000 inscrits, les AmFIs d’été de La France insoumise s’annoncent un véritable succès, et donc un point d’appui pour la suite.
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