Pour les 80 ans de la Libération de Brest, une équipe de l’Office des retraités de Brest (ORB) a réalisé un film présentant des témoignages de la vie quotidienne à l’époque. Il sera diffusé gratuitement à l’hôtel de ville, lors des Journées du patrimoine.
Par Emma VILLEROY.
À l’occasion des 80 ans de la Libération, une équipe de l’Office des retraités de Brest (ORB) a réalisé le film Nous étions enfants à la Libération de Brest. D’une durée de trente minutes, le documentaire fait témoigner des habitants ayant vécu, étant jeunes, le retour à partir de 1944 dans la ville, en partie détruite. Il sera diffusé gratuitement à l’hôtel de ville lors des Journées du patrimoine.
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« Des témoignages très concrets »
« Un enfant ne voit pas les choses de la même façon qu’un adulte », exprime Jean Kermarrec, de l’équipe du film. « Mais on s’est rendu compte que les souvenirs des habitants étaient très précis. »
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Le groupe ne souhaitait pas faire un travail d’historien. « Ça n’aurait rien apporté de plus que ce qui existe déjà aux archives. » Avec d’autres retraités et pendant plus de six mois, ils ont interrogé et filmé huit Brestois se remémorant leur jeunesse durant la Libération. « Ce sont des témoignages très concrets à chaque fois. Par exemple, une dame se souvient des tickets pour s’alimenter, d’autres se rappellent la fois où l’école a repris. »
« Besoin viscéral » de rentrer chez soi
« Il y a eu deux types d’évacuations durant l’occupation de la ville par l’armée allemande, explique le retraité. Les deux camps étaient d’accord pour faire partir les « inutiles », c’est-à-dire, à l’époque, les femmes, les enfants, les personnes âgées, etc. » Il raconte qu’un plan d’évacuation national était déjà prêt depuis 1937 en cas de conflit. « D’un côté, il y avait ceux qu’on appelle « les diffus » qui avaient de la famille ou des amis chez qui se réfugier dans le nord Finistère. De l’autre côté, les gens ont pris part au plan national qui consistait à partir dans deux départements d’accueil : la Sarthe et le Loir-et-Cher, les hommes restants à Brest. »
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Avec ce film, l’équipe de l’ORB veut mettre en lumière ce « besoin viscéral » de rentrer chez soi et la solidarité organisée entre les habitants. « À travers les témoignages, on ressent l’envie de ne pas rester à pleurer, mais de reprendre la ville. C’était dangereux, il y avait des bombes partout et des ruines qui risquaient de s’effondrer, mais les habitants revenaient quand même. Ils étaient courageux, c’était très dur l’hiver avec le froid. » Des images d’archives et des coupures de presse de l’époque viennent illustrer les discours.
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Rendre accessible l’histoire
Les retraités souhaitent que le film soit aussi accessible que possible. « Il sera à disposition à l’ORB et nous allons le présenter dans les Ehpad. » Ils espèrent pouvoir faire des interventions dans les différentes écoles de Brest pour dialoguer avec les élèves de cette période de l’histoire. Si le temps et la motivation se présentent, ils aspirent aussi à réaliser une version du film plus longue, intégrant d’autres témoignages « très forts ».
Informations pratiques
Nous étions enfants à la Libération de Brest sera diffusé lors des journées du patrimoine le samedi 21 et le dimanche 22 septembre 2024, à 14 h, 15 h et 16 h, au salon Colbert de l’hôtel de ville de Brest. L’équipe du film sera présente pour échanger après les séances. Entrée libre et gratuite. Plus d’informations au 02 98 80 30 03 ou sur place à l’Office des retraités de Brest (ORB), au 8, rue des 11-Martyrs.
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