Un million de Grec-que-s dans les rues du pays ! (NBH – 01/03/25)

La Grèce vient de connaitre une journée de mobilisation exceptionnelle.

Une marée humaine, un million de Grec-que-s, a envahi Athènes et 350 autre villes de Grèce.

Tous les secteurs de la société grecque se sont levés. Transports à l’arrêt, écoles, universités, administrations et magasins fermés, le pays a également massivement répondu à l’appel à une grève générale de vingt-quatre heures. Aucun train, ferry, bus, tramway ne circule tandis que de nombreuses liaisons aériennes ont été annulées. La plupart des magasins et cafés ont baissé leur rideau en signe de solidarité 

Le point de départ de cette journée est l’exigence de vérité sur l’accident qui a coûté la vie 57 personnes, des jeunes pour la plus part, le 28 février 2023. Les Grecs exigent des sanctions contre les responsables, alors que l’enquête piétine. Aucun haut responsable politique n’a été inquiété.

Un rapport accablant de l’Agence grecque de sécurité de l’aviation et des chemins de fer a notamment révélé la destruction de preuves cruciales dans les jours qui ont suivi l’accident. Ces experts ont également indiqué qu’il y avait une « présence possible » d’un « carburant inconnu » sur le lieu de l’accident.

La gauche évoque un « plan organisé » de dissimulation pour protéger de hauts responsables. Rien de nouveau sous le soleil grec…

Privatisé, délaissé et démantelé depuis le diktat imposé au pays par l’UE, le FMI et la BCE, la sinistre Troïka capitaliste, le réseau ferroviaire grec ne disposait pas d’un dispositif automatisé, et plus précisément du Système européen de contrôle des trains alors que des appels d’offres avaient été conclus et qu’il aurait dû être mis en place. Ni les clignotants, ni les feux de signalisation, ni le contrôle électronique du trafic ne fonctionnaient, et les chefs de gare n’avaient même pas de talkies-walkies pour communiquer.

Voilà où mène une politique qui applique la logique néolibérale capitaliste. 

Maria Karystianou, présidente de l’Association des victimes, une pédiatre qui a perdu sa fille dans cette tragédie, a vu dans ces rassemblements à travers tout le pays « une union de citoyens pour l’éclaircissement de l’affaire, pour apporter la justice en Grèce ». De nombreux protestataires dénoncent une « dissimulation » présumée des responsabilités dans le pire accident ferroviaire en Grèce, une accusation portée par le collectif des familles de victimes et la société civile. Sans le moindre respect pour les familles le Premier ministre de droite (extrême) Kyriakos Mitsotakis a osé dénoncer « l’instrumentalisation politique de la douleur humaine ».

Au-delà de la douleur et de la colère le peuple grec, uni, a exprimé sa soif de justice et de changement démocratique. Et son inaltérable attachement à la liberté. Malgré une histoire tragique ce peuple ne baisse jamais les bras. Comme l’a si merveilleusement exprimé le grand poète communiste Yannis Ritsos en 1968, en pleine dictature fasciste :

Ne pleure pas sur la Grèce, -quand on croit qu’elle va fléchir,
le couteau contre l’os et la corde au cou,

La voici de nouveau qui s’élance, impétueuse et sauvage,
pour harponner la bête avec le trident du soleil.

Antoine Manessis

Source : https://nbh-pour-un-nouveau-bloc-historique.over-blog.com/2025/03/un-million-de-grec-que-s-dans-les-rues-du-pays.html

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