Un rassemblement combatif contre la fermeture d’un centre de santé de la Sécu, à Paris (IO.fr-29/01/25)

300 personnels, patients, syndicats, associations et élus se sont rassemblés contre le démantèlement d’un des deux seuls centres de santé gérés par la Sécurité sociale à Paris : le centre Stalingrad.

Par Michèle LEPEUVE.

Ce mardi 28 janvier, ce sont 300 personnels, patients, syndicats, associations et élus qui se sont rassemblés devant le siège de la Caisse régionale d’assurance maladie d’Ile-de-France (Cramif) contre le démantèlement d’un des deux seuls centres de santé gérés par la Sécurité sociale à Paris : le centre Stalingrad, situé dans le XIXe arrondissement, dont le directeur veut fermer la moitié des spécialités médicales offertes à la population sans aucun dépassement d’honoraires !

Les 30 000 patients qui fréquentent le centre seraient privés de tout accès aux spécialistes, puisque dans la plupart des cas des cabinets médicaux, des dépassements d’honoraires sont pratiqués. La mobilisation est partie d’une initiative des patients, soutenus par les soignants. Une pétition a été lancée pour le maintien du centre avec toutes ses spécialités. Elle rassemble aujourd’hui près de 3 000 signatures, accompagnées de 450 commentaires, indignés par ce projet désastreux.

Elle a été immédiatement soutenue par les cinq députés FI de Paris qui se sont adressés au directeur de l’Assurance maladie, puis par l’initiative des deux députées FI du XIXe arrondissement d’une réunion des signataires, avec les forces syndicales et associatives de l’arrondissement.

Suite au succès de cette réunion, qui a décidé du rassemblement le 28 janvier, une quinzaine d’organisations syndicales et politiques, des élus municipaux, le maire de l’arrondissement, se sont joints à l’appel. Tous les syndicats de la Cramif, CGT, FO, CFDT, CGC ont mobilisé le personnel.

Danièle Obono, députée FI de la circonscription où se situe le centre, a interpellé à l’Assemblée nationale le ministre délégué à la santé, Yannick Neuder. Celui-ci a répondu qu’« aucun argument budgétaire ne saurait justifier la fermeture d’un centre de santé de proximité ».

Se saisissant de cette réponse, les élus syndicaux de l’autre centre de santé de la Sécurité sociale à Paris, Réaumur, ont obtenu le retrait de l’ordre du jour du CSE d’un plan de démantèlement analogue à celui de Stalingrad. Les 300 participants au rassemblement ont pu entendre une quinzaine d’interventions unanimes pour dénoncer ce projet scandaleux et exiger le maintien du centre avec toutes ses spécialités. Au nom du personnel du centre, un médecin a souligné le travail accompli depuis 60 ans pour préserver la santé d’une population qui n’a pas d’autre accès aux soins que celui-là. Deux patientes ont témoigné leur reconnaissance aux équipes du centre. L’une d’entre elles, par ailleurs responsable d’une association qui aide les sans papiers, a expliqué que ce centre est le seul à les accueillir.

Défendre le droit à bénéficier de soins

Les responsables des syndicats CGT, FO, CFDT ont rappelé la mission de la Sécurité sociale dont c’est le 80e anniversaire : répondre aux besoins de santé, sans conditions ! CGT et FO ont insisté sur la nécessité de s’appuyer sur la « parole » du ministre pour arracher le retrait du projet des fermetures à Stalingrad, comme cela s’est fait à Réaumur.

Les députées FI du XIXe arrondissement, Sarah Legrain et Danièle Obono, ont garanti leur soutien sans faille à la poursuite de la mobilisation pour sauver le centre et pour combattre le projet de loi de financement de la Sécurité sociale du gouvernement Bayrou. Danièle Obono a annoncé que suite à son intervention à l’Assemblée nationale, elle avait demandé à rencontrer en urgence le ministre.

Le maire de l’arrondissement a affirmé son opposition radicale au projet, et a annoncé que la maire de Paris ainsi qu’un sénateur du PS interviendraient auprès du ministre en ce sens. Christophe Prudhomme, élu CGT au conseil d’administration de la Caisse nationale d’assurance maladie (Cnam) et élu FI au conseil régional d’Ile de France, a dénoncé le plan de démantèlement national des centres de santé de la Sécurité sociale alors qu’on la prive de ses ressources.

Les élus EELV et PCF de la municipalité ont eux aussi argumenté pour la défense du centre ainsi que la responsable de la Confédération nationale du logement (CNL) qui a rappelé qu’une mobilisation, il y a quelques années, avait permis de sauver le centre.

C’est ainsi que, jour après jour, depuis un mois, s’est construite l’unité qui s’est exprimée ce 28 janvier lors du rassemblement devant la Cramif. Partie d’« en bas », des patients et des personnels, elle a amené toutes les organisations, associations et élus à se mobiliser à leurs côtés.

A méditer pour d’autres sujets !

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Source: https://infos-ouvrieres.fr/2025/01/29/un-rassemblement-combatif-contre-la-fermeture-dun-centre-de-sante-de-la-secu-a-paris/

URL de cet article: https://lherminerouge.fr/un-rassemblement-combatif-contre-la-fermeture-dun-centre-de-sante-de-la-secu-a-paris-io-fr-29-01-25/

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