Ce mardi 6 août, les membres du CIAN 29 organisent leur annuelle montée du Menez-Hom, à l’occasion des 79 ans du bombardement atomique d’Hiroshima. Une marche commémorative et revendicative.
Par Laura MAX.
Un café, un jus de fruit, des drapeaux sous le coude et surtout, une détermination que le temps n’altère pas. C’est au bar Davidazi, à Châteaulin, que les militants du collectif finistérien pour l’interdiction des armes nucléaires (CIAN 29) nous ont donné rendez-vous. Comme chaque année depuis les années 90 – y compris pendant les incendies de 2022 -, ils organisent une montée du Menez-Hom le 6 août 2024, pour commémorer le bombardement atomique d’Hiroshima. Le rendez-vous est donné au parking de Sainte-Marie du Menez-Hom à 11 h 30 ce mardi, pour une marche festive en surplomb de la base nucléaire de l’Île Longue, sur la presqu’île de Crozon. Car « la région est plus que concernée par le danger nucléaire avec cette base », rappellent les militants.
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L’« omerta » du nucléaire
Si la lutte antinucléaire est longue – Noëlle Peoc’h milite par exemple depuis seize ans au Mouvement de la paix qui a créé le CIAN 29, Marcel Ramou depuis 22 ans – l’objectif des militants est tout du moins de briser ce qu’ils jugent être une « omerta ». « On veut montrer que la question du nucléaire mérite d’être posée : la France finance, entretient et modernise une politique militaire de dissuasion nucléaire, alors même que l’opinion publique se positionne contre. C’est antidémocratique. » C’est sur un sondage de l’IFOP (Institut français d’opinion publique) datant de septembre 2022 qu’ils se basent, selon lequel 70 % des personnes interrogées souhaitent que la question de l’abolition de l’arme nucléaire fasse l’objet d’un référendum. La marche du 6 août sert aussi à informer les locaux et les touristes sur le sujet, notamment sur le coût de l’armement nucléaire pour la France. Et surtout, c’est « pour ne pas oublier la catastrophe qui s’est déjà produite, et celles qui pourraient se produire à l’avenir ».
L’île Longue au cœur de la lutte antinucléaire locale
Si les membres du collectif ont bien conscience de l’importance de la base de l’Île Longue pour les 2 500 personnes qui y travaillent, ils encouragent les collectivités à s’emparer de la question d’une future reconversion, et proposent le scénario d’une centrale hydrolienne. Une reconversion qui est pour l’instant loin d’être envisagée, bien que la base de l’Île Longue ait « déjà fait des victimes », rappellent les militants. Ils se réfèrent aux Irradiés de l’île Longue, ces travailleurs tombés malades à force d’une exposition sans protection aux ogives nucléaires. Au-delà de cette préoccupation locale, le collectif veut que la France « respecte le traité de non-prolifération nucléaire » signé en 1992, et qu’elle signe le traité d’interdiction des armes nucléaires. Un combat qui reste pour l’instant plutôt inaudible en France.
Pratique
Rendez-vous à 11 h 30 au parking de Sainte-Marie du Menez-Hom. Pique-nique dans l’enclos de la chapelle. Montée du Menez-Hom entre 14 et 15 h, et animations au sommet jusqu’à 17 h.
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